Covid-19 : appel pour un moratoire mondial sur la peine de mort pendant la pandemie

Déclaration

Publié par Coalition mondiale contre la peine de mort, le 18 juin 2020

« Alors que le monde entier s’efforce de sauver des vies avec le COVID-19, toute exécution par un État est contradictoire et perverse » selon Kevin Miguel Rivera Medina, président de la Coalition mondiale contre la peine de mort.

Dans une déclaration publiée aujourd’hui, la Coalition mondiale contre la peine de mort et ses organisation membres appellent tous les pays qui appliquent encore la peine de mort à imposer un moratoire sur les condamnations à mort et les exécutions au motif qu’il est impossible de maintenir des procès équitables et une représentation juridique équitable pendant la pandémie du COVID-19.

« Pendant que certains pays condamnent par visioconférence, comme au Nigéria ou à Singapour, dans d’autres les restrictions ont gravement entravé les droits de ceux qui attendent l’exécution car les cours tournent au ralenti et les cabinets d’avocats sont fermés. Ce sont donc les recours de personnes dont la vie est en jeu qui sont en péril. »

« La crise sanitaire mondiale que nous vivons nous démontre à l’envi quels effets profondément injustes peuvent avoir, sur des personnes déjà fragilisées par la sentence qu’elles subissent, l’absence de visite dans les couloirs de la mort ou un système dans lequel juges et avocats ne peuvent travailler normalement. » Par contraste, les pays qui ont eu le courage, pendant cette période, de faire un pas, petit ou grand, vers l’abolition mettent en lumière le fait que nous vivons tous mieux dans un monde sans cette peine archaïque, cruelle et inhumaine. Le Cameroun, le Kenya, le Maroc et le Zimbabwe ont par exemple accordé des remises de peine et des commutations qui concerne entre autres les personnes condamnées à mort. 

Le 10 octobre prochain, la société civile se mobilisera pour célébrer la 18ème Journée mondiale contre la peine de mort qui mettra en exergue le droit des personnes qui encourent une sentence de mort à être représentées en justice. A cet égard, le rôle des avocats dans la protection des personnes confrontées à la peine capitale est essentiel, alors même que cette protection est aujourd’hui fissurée par la crise sanitaire puisque les avocats peuvent moins facilement assister leurs clients et sont par ailleurs fragilisés économiquement.

La déclaration de la Coalition mondiale contre la peine de mort a été reprise par :
ACAT France (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture)
– The Advocates for Human Rights (TAHR)
Anti Death Penalty Asian Network (ADPAN)
– la Coalition tunisienne contre la peine de mort (CTCPM)
Ensemble contre la peine de mort (ECPM)
Fédération internationale des ACAT (FIACAT)
Hands Off Cain
Human Rights Laws Service (HURILAWS)
Justice Project Pakistan (JPP)
– les Magistrats européens pour la démocraties et les libertés (MEDEL)
Regroupement des jeunes Africains pour la démocratie et le développement (REJADD-Togo)
Reprieve
The Rights Practice

et publiée dans :
Audace 24 (Côte d’Ivoire)
Business News, en arabe et en français (Tunisie)
CVU Togo Diaspora (Togo)
– Le blog de François Fabregat, publié via Médiapart (France)
– Le blog de Riccardo Noury et Monica Ricci Sargentini, via Corriere della Sera (Italie)
The Guardian Nigeria (Nigéria)
Ici Lomé (Togo)
Kapitalis (Tunisie)
Redattore Sociale (Italie)
TheNews.com.pk (Pakistan)
Togo Actualité (Togo)
Togo Niooz (Togo)

 
(photo : CDC / LIZABETH MENZIES / AFP)

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