AG de la Coalition mondiale : objectif ONU
Gouvernance
L’assemblée générale de la Coalition mondiale s’est réunie à Bruxelles le 29 juin dernier, avec en ligne de mire la Journée mondiale du 10 octobre et le projet de résolution pour un moratoire mondial sur la peine de mort à l’assemblée générale de l’ONU.
Ils sont venus du monde entier, de Porto Rico à la République Démocratique du Congo en passant par le Maroc ou l’Italie. Réunis dans la capitale européenne, les représentants des organisations membres de la Coalition mondiale se sont retrouvés au cœur de l’actualité abolitionniste, alimentée par les institutions du Vieux Continent.
L’Union européenne vient en effet d’annoncer sa décision de défendre cet automne à la 62e session de l’Assemblée générale des Nations Unies une résolution appelant à l’instauration d’un moratoire universel sur la peine de mort.
Consciente de la nécessité d’une mobilisation internationale autour de ce projet, la Coalition mondiale a décidé d’en faire le thème majeur de la Journée mondiale contre la peine de mort qui aura lieu le 10 octobre prochain.
« Impulsion politique et stratégie bien construite »
Martin MacPherson, directeur du programme Droit et organisations internationales d’Amnesty International, a analysé les conditions de réussite de la résolution aux Nations Unies. Il a insisté sur le fait que l’Union Européenne devait présenter son projet conjointement avec d’autres Etats membres afin d’en faire une initiative internationale et non purement européenne.
Il a déclaré : « La perspective d’un monde sans peine de mort devient de plus en plus réalisable, mais pour parvenir à cet objectif, une impulsion politique forte et une stratégie bien construite sont nécessaires afin de générer un mouvement de soutien global. »
Karen Hooper a présenté les conclusions du rapport qu’elle est en train de finaliser pour la Coalition mondiale sur l’autre instrument des Nations Unies susceptible de faire reculer la peine de mort dans le monde : le Deuxième protocole facultatif au Pacte international sur les droits civils et politiques. La Coalition mondiale se donne pour objectif d’obtenir de nouvelles ratifications de ce texte qui abolit la peine capitale de manière définitive.
Rencontre avec les familles des soignants bulgares
Outre la présentation des activités de la Coalition mondiale et de son nouveau site internet, le renouvellement des membres de son comité de pilotage, l’Assemblée générale a également permis aux membres de rencontrer les familles des infirmières bulgares et du médecin palestinien condamnés à mort en Libye, venus à Bruxelles à l’invitation de l’association Ensemble contre la peine de mort et de la Fédération nationale des infirmiers belges.
« Il est important pour nous, qui travaillons sur la peine de mort, de voir ainsi le visage des premières personnes concernées », a apprécié Piers Bannister, coordinateur du bureau Peine de mort d’Amnesty International.
Enfin, plusieurs organisations membres ont présenté à l’Assemblée générale un aperçu de leurs activités.
• La Coalition portoricaine contre la peine de mort a appelé à la formation d’une coalition régionale antillaise ;
• Franco Ferretti, maire adjoint de la ville italienne de Reggio Emilia, a raconté sa visite des couloirs de la mort Texan en octobre dernier ;
• Penal Reform International a détaillé son programme de lutte contre la peine capitale ;
• la Communauté de Sant’Egidio a rapporté les résultats de la journée « Africa for Life » du 18 juin dernier ;
• le Codho a présenté ses projets de lobbying auprès des décideurs congolais ;
• la Conférence internationale des barreaux a évoqué son programme de coopération avec les abolitionnistes d’Afrique francophone ;
• Lutte pour la justice, ECPM et Amnesty International ont également rendu compte de leur activité abolitionniste.