Vidéo : tout savoir sur le mouvement abolitionniste à Taïwan
Traduction française :
2009 est la quatrième année sans exécution chez nous à Taiwan.
L’Alliance taïwanaise contre la peine de mort (TAEDP) a été fondée en 2003.
En 2004, la TAEDP a participé au deuxième Congrès mondiale contre la peine de mort au Canada et coordonné le premier festival de cinéma consacré à la peine de mort à Taiwan, "Murder by number".
La TAEDP a commencé à mener campagne sur cette question en se connectant au réseau international tout en initiant le débat à Taïwan. En 2005, trois représentants de la Fédération internationale des droits de l’Hommme (FIDH) sont venus étudier la situation à Taïwan et ont publié le rapport La peine de mort à Taïwan : en marche vers l’abolition ? l’année suivante.
La TAEDP a soutenu la prise de conscience internationale des efforts taïwanais pour l’abolition de la peine de mort.
En 2006, un moratoire de fait a été établi pour la première fois lorsque Chong De-Shu a échappé à l’exécution.
En 2007, la TAEDP a participé activement au troisième Congrès mondial contre la peine de mort, non seulement pour observer, mais aussi pour partager son expérience.
Le deuxième festival "Murder by number" a été un succès. Il a suscité des invitations à coopérer venues d’autres pays d’Asie.
Cette année-là, tandis que l’Assemblée générale de l’ONU adoptait la résolution 62/149 qui appelle à un moratoire sur la peine de mort dans le monde, il y avait 28 condamnés à mort, mais le moratoire de fait sur les exécutions resta en place pour une deuxième année.
La TAEDP a fêté ses cinq ans en 2008 grâce à l’aide de ses amis. Des représentants de la Coalition mondiale, du réseau ADPAN et d’Amnesty International se sont rendus ensemble à Taiwan pour passer ce message: Taiwan doit être libéré de la peine de mort.
Le colloque "Nouvelles perspectives sur la peine de mort" a eu lieu en collaboration avec l’Institut allemand de Taipei.
L’office britannique du commerce et de la culture et l’Institut français de Taipei travaillent également étroitement avec nous.
Le 30 novembre 2008, devant l’église presbytérienne Jinian de Taipei, les orgnaisations de la société civile se sont retrouvées pour l’événement Villes pour la vie.
En 2008, le moratoire a été maintenu pour la troisième année consécutive. Mais ce n’est pas une victoire : il y a 35 condamnés à mort à Taiwan, bien que la nouvelle ministre de la justice ait exprimé son opposition personnelle à la peine de mort.
La pression monte pour procéder à des exécutions. La TAEDP aide à trouver des avocats dans chaque affaire. Ils examinent les condamnations à mort et formulent des pourvois exceptionnels en appel.
Cette année, deux personnes nous ont écrit pour nous demander de "laisser tomber". L’un d’entre eux a dit: "Je ne peux rien faire de bon dans cette société. Je suis un fardeau pour ma famille si je reste."
L’autre a dit: "J’étais en colère. Je n’ai jamais compris pourquoi le juge a dit qu’il s’agissait d’un meurtre prémédité. Je ne l’ai pas fait exprès. Puis j’ai compris. Peu importe qu’il s’agisse de meurtre prémédité ou non. Deux personnes sont mortes à cause de moi, deux familles brisées. J’espère simplement que je pourrai donner mes organes après l’exécution."
Il nous a dit qu’il faisait de l’exercice pour rester en bonne santé en vue d’un don d’organes, car il voit là "la seule façon de racheter ce qu’il a fait".
Dans notre travail, ceux qui disent "non" crient toujours plus fort que ceux qui disent "oui".
Parfois, nous hésitons, nous doutons. Les paroles des condamnés nous inspirent.
Si nous n’avions pas travaillé pour éviter son exécution il y a trois ans, cet homme aurait quitté ce monde amer et haineux. Aujourd’hui, nous le voyons se repentir.
Le pardon prend du temps. La repentance aussi, probablement. Cinq, 10 ou 20 ans…
Tout ce que nous recherchons, c’est d’aider à voir la beauté dans la nature de l’être humain.
Au cours des cinq dernières années, avec votre aide, la TAEDP a trouvé les moyens de poser le débat.
Travaillons main dans la main pour un monde sans peine de mort, un monde pour la vie.
Quant à l’avenir, nous continuerons à allumer des bougies pour les coupables comme pour les victimes. Nous espérons qu’une alternative à la peine de mort se matérialisera, qu’une peine adéquate remplacera l’exécution, que la protection de tous sera assurée et les prisons réformées.
Nous voulons maintenir le moratoire année après année.
Nous espérons que prochainement, Taïwan sera un pays sans peine de mort.
Merci pour vos efforts pour la vie.
Pour voire d’autres vidéos réalisées par les bénévoles de la TAEPD (en chinois et en anglais), visitez leur chaîne YouTube.
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Taïwan