La Chine reconnaît le trafic des organes de condamnés
Asie
Selon le quotidien gouvernemental chinois China Daily, les deux tiers des organes greffés dans le pays proviennent de condamnés à mort exécutés. "Ce n’est absolument pas une source appropriée pour les transplantations d’organes," a reconnu le vice-ministre de la santé, Huang Jiefu dans le quotidien le 26 août.
Le ministre ajoute dans le même journal que certaines personnes ignorent les règles sur les dons d’organes de prisonniers exécutés et réalisent d’importants bénéfices.
Cet aveu officiel intervient au moment où le gouvernement et la Croix-Rouge lancent un système de dons d’organes pour remédier à la situation, dans un pays où les autorités estiment que seul 1% des personnes nécessitant une greffe peuvent en bénéficier.
"Son corps n’a jamais été restitué à la famille"
La Coalition mondiale dénonce depuis plus d’un an le vaste trafic d’organes alimenté par le couloir de la mort chinois. A l’approche des Jeux olympiques de Pékin en 2008, elle expliquait notamment dans une brochure distribuée lors de nombreuses manifestations : "Chinois comme étrangers auraient recours à ces transplantations, moyennant des paiements importants. Les prélèvements se feraient en partie sans le consentement des familles. Depuis plus de trois ans, Meng Shaoping multiplie les démarches pour savoir ce qu’il est advenu du corps de son fils, exécuté en janvier 2005. Son corps n’a jamais été restitué à la famille, qui craint fortement que ses organes aient été prélevés sans autorisation."
Plus récemment, l’association française Ensemble contre la peine de mort, membre de la Coalition mondiale, a obtenu l’interdiction à Paris d’une exposition anatomique mettant en scène de véritables corps humains qui dont certains ont sans doute appartenu à des condamnés à mort chinois.