Comment favoriser l’abolition au Moyen- Orient et en Afrique du Nord ?
MENA
Certains sont sur la voie du moratoire ou abolitionnistes de fait, mais il reste des pays loin de l’abolition où parfois même, le travail des activistes des droits humains est menacé.
Taghreed Jaber, directrice pour le monde arabe à Penal Reform International, explique que « le principal obstacle à l’abolition est la mauvaise interprétation de la charia islamique ». Alors comment trouver les moyens et stratégies susceptibles d’appuyer le mouvement contre la peine de mort dans le monde arabe?
Miloud Brahimi, avocat algérien, explique « l’Algérie n’est pas mûre sur le plan interne, mais on peut espérer que la solution viendra de l’extérieur. Je pense notamment à la Turquie, qui s’est donné une chance pour entrer dans l’Europe en prenant conscience de la question de la peine de mort. La Pologne aussi, qui une fois dans l’Union Européenne ne pouvait revenir en arrière. »
La Jordanie « au début du chemin »
Une solution extérieure ou un exemple interne au monde arabe : la Jordanie. Pour Nisreen Zerikat, avocate, la Jordanie doit être un modèle positif dans la région. Le gouvernement a adopté un plan pour réduire le nombre de crimes punis par la peine de mort. « On est au début du chemin », affirme Nisreen Zerikat, « mais beaucoup d’efforts sont faits. »
Directeur du bureau régional pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord d’Amnesty International, Ahmed Karaoud assure que le nombre des opposants à la peine de mort augmente tous les jours, mais il ajoute que « les militants ont besoin de solidarité ». Il rappelle que la lutte contre la peine de mort va de pair avec la lutte pour des procès plus équitable.