L’Asie entre tendance abolitionniste et tentation populiste

Asie

le 28 février 2010

Batra précise néanmoins que le territoire asiatique est grand et manque d’homogénéité.
Sun Zhongwei, avocat et membre du Beijing Death Penalty Defence Lawyers Network en Chine, partage son optimisme. Ce réseau d’avocats a pour objectif de faire baisser le nombre d’exécution et finalement d’abolir la peine de mort. « Je suis sûr que la Chine va finir par abolir la peine principale », assène-t-il.
Pour illustrer son propos, Sun détaille les récents changements judiciaire chinois.
En 1997, la Chine a réduit la portée de l’application de la peine principale, l’autorisant pour les crimes les plus graves et l’interdisant pour les mineurs. Autre avancée, depuis 2007, la cour suprême de Pékin examine toutes les condamnations à mort ordonnée par des cours régionales.
Mais son enthousiasme fait face au nombre des exécutions, qui reste massif en Chine.
Un aspect à prendre en compte dans cette lutte est l’adhésion populaire à la peine de mort. A Taïwan, selon de récentes statistiques, 74% de la population est favorable à la peine capitale.
Comme le souligne Bhatara Ibnu Reza, coordinateur des recherches sur les droits humains pour Imparsial, « lors des élections de 2008, le gouvernement a essayé d’attirer les votes en exécutant les gens, ce fut terrible ». Mais pour lui, il n’y a pas de lien entre la question de la religion (l’Indonésie est le pays à la plus forte population musulmane du monde) et des exécutions.
La tentation politique, elle, est réelle : « Le gouvernement qui veut plaider pour la peine de mort en utilisant le prétexte islamique pour avoir les faveurs du public est ce qu’il y a de pire. »

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