Quand les religions prônent l’abolition
Plaidoyer
La condamnation à mort est interdite dans le bouddhisme. Et pourtant, « elle n’en demeure pas moins soutenue par de nombreux moines », souligne Danthong Breen, le président de l’union pour les libertés civiles en Thaïlande. Car c’est l’adage en Asie : « Celui qui sème le mal récolte le mal. »
« Au sein de l’islam, précise la théologienne de l’islam, Siti Musdah Mulia, il y a une place prépondérante au respect de la vie humaine. » Pour les croyants, l’homme est la création de Dieu, lui seul peut décider de la valeur de l’être humain. « Ce qui implique, insiste la théologienne indonésienne, que la peine physique ou psychologique est presque interdite puisque la dignité humaine est sacrée. ».
Les religions du Livre vont toutes dans le même sens : l’enseignement religieux est incompatible avec la peine de mort, c’est le pardon qui prime.
Mais que dire de loi du Talion… « Œil pour œil et le monde entier deviendra aveugle », ironisait Gandhi. Alors oui, c’est vrai, « la Bible dans sa lecture littérale prône la peine de mort » rappelle Marc Raphaël Guedj, l’ancien Grand Rabbin de Genève. Le judaïsme lui préfère l’interprétation du Talmud. « Œil pour œil se comprend, selon Marc Raphaël Guedj, plutôt en termes de valeurs, en terme du coût du paiement compensatoire : un homme qui a perdu sa main devra trouver une compensation pour la perte de son outil de travail ou un remplacement de sa main ». Le talmud précise même qu’un tribunal qui condamne à la peine de mort est un tribunal d’assassins.
Finalement pour tous les textes, le principal écueil est celui de l’interprétation. Et pour éliminer la culture de la violence et de la cruauté, rien de mieux que l’éducation et le bien être des populations.