Effervescence abolitionniste pour la Journée mondiale en Afrique

Journée mondiale

Publié par Emile Carreau, le 6 octobre 2011

Avec tant de manifestations dans tant de pays différents à l’occasion de cette Journée mondiale ayant pour thème « L’inhumanité de la peine de mort », les abolitionnistes sont persuadés que le continent s’engage sur la voie d’un meilleur avenir.

La « Conférence régionale sur l’abolition et/ou l’observation d’un moratoire sur l’exécution de la peine de mort », organisée par le gouvernement rwandais en collaboration avec Hands Off Cain et la Coalition mondiale contre la peine de mort et qui aura lieu à Kigali, est l’un des évènements phares. Des participants provenant d’au moins 24 pays africains s’y rendront ainsi que des représentants de l’Union européenne et de l’Union africaine.
Selon les organisateurs « La conférence a pour objectif de susciter un débat important concernant le besoin d’abolir la peine de mort sur le continent africain ou, au moins, d’imposer un moratoire sur son application à travers tout le continent. »
En République démocratique du Congo, Jean-Jacques De Christ Nganya de Pax Christi Uvira a déclaré que leurs arguments et leur marche allaient « Mobiliser davantage par la sensibilisation la population congolaise  à l’abolition de la peine de mort, considérée jusque là comme une solution à la violence et aux crimes. »
Le mouvement abolitionniste en Afrique est si vigoureux que même les abolitionnistes américains veulent y participer. Journey of Hope, une organisation membre de la Coalition mondiale dirigée par des membres de familles de victimes de meurtre, effectuera une tournée en Ouganda et dans d’autres pays voisins pour diffuser leur message de guérison par la réconciliation plutôt que par la vengeance.
Bill Pelke, le fondateur de Journey of Hope, a affirmé que « Si quelqu’un est bien placé pour parler de l’inhumanité et de la peine de mort, c’est bien nous. »

L’effervescence abolitionniste !

Il n’est pas difficile de comprendre les raisons de cette effervescence abolitionniste. Plusieurs pays africains ont ces dernières années franchi le pas en devenant abolitionnistes de droit alors qu’ils observaient seulement un moratoire sur les exécutions jusqu’à récemment. Le  Bénin est le dernier pays en date à l’avoir fait, son parlement ayant voté cette année massivement en faveur de la ratification du Protocole de l’ONU pour abolir la peine de mort.
Comme Guillaume Colin, chargé de mission à la FIACAT, le fait remarquer : « En sensibilisant l’opinion publique, et notamment les leaders d’opinion (chefs coutumiers, leaders religieux, médias, …) la société civile fait pression sur les États en faveur de l’abolition. C’est ce qui s’est passé au Bénin ces dernières années. »
Il poursuit en relevant que « Dans la majorité des pays africains qui appliquent un moratoire sur la peine de mort, les gouvernements utilisent généralement l’argument de l’opinion publique pour ne pas s’engager plus en avant vers l’abolition. »

Cette Journée mondiale est une excellente occasion pour la société civile africaine de sensibiliser l’opinion publique à la dimension cruelle, inhumaine et dégradante de la peine de mort et de convaincre les gouvernements africains de son inutilité.

Pour de plus amples informations sur les manifestations qui auront lieu en Afrique et dans d’autres parties du monde, veuillez cliquer ici pour consulter le calendrier des évènements de la Journée.

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