L’opinion divisée sur la peine de mort au Bélarus

Statistiques

Publié par Belarus Helsinki Committee, le 8 octobre 2013

L’enquête a été réalisée auprès de 1 100 résidents du Bélarus âgés de 18 à 75 ans en avril et mai 2013, ainsi que par des groupes qualitatifs.
Son objectif était d’étudier la politique pénale sous différents aspects, y compris la justesse des peines, la confiance dans le système pénal et l’attitude envers les criminels. Une attention particulière a été portée à la connaissance, l’opinion et les motivations des gens sur le sujet de la peine de mort et des peines alternatives.
L’enquête montre que la peine de mort est un sujet qui divise. Lorsqu’on leur pose directement la question de l’abolition de la peine capitale, la majorité des personnes interrogées (63.8 %) déclarent soutenir la peine de mort.
Cependant, lorsqu’on leur présente des alternatives (notamment un moratoire ou la prison à vie), nombreux sont ceux qui préfèrent ces solutions.
L’opinion sur l’utilisation de la peine de mort varie largement selon l’âge et les convictions religieuses des personnes.

36,5 % de défenseurs confirmés de la peine de mort

Parmi les 36,5 % de personnes qui confirment leur soutien à la peine de mort, le principal argument est celui d’une rétribution proportionnelle au crime commis. Le sentiment de sécurité est un autre argument cité en faveur de la peine capitale. Il est particulièrement présent chez les femmes, les plus âgés et les provinciaux.
31 % des personnes interrogées sont des opposants confirmés à la peine de mort et expliquent leur position par la valeur de la vie humaine.
Des motivations et des logiques similaires sont à l’œuvre chez ceux qui recommandent un moratoire sur la peine capitale (12,4 %). Cependant, les défenseurs du moratoire ajoutent à leurs arguments l’imperfection du système judiciaire et le risque d’erreur.
Ceux qui soutiennent la peine de mort estiment que le système pénal du Bélarus est adapté ou trop laxiste. En revanche, les abolitionnistes considèrent que le système pénal actuel est inadapté et que des erreurs judiciaires sont non seulement possibles, mais qu’elles se produisent régulièrement.

Un Biélorusse sur trois au courant de la situation de la peine de mort

La connaissance du statut actuel de la peine de mort et de son exécution est assez élevé, à 32,8 %. Cependant 9,7 % des personnes interrogées pensent que la peine capitale a été abolie, 7,1 % qu’aucune condamnation à mort n’a été prononcée depuis des années, 5,5 % que le pays a signé un moratoire et 10,5 % ne pouvaient pas répondre.
Seuls 5,9 % des sondés estiment que le sujet de la peine de mort est suffisamment couverte par les médias biélorusses, mais la majorité estime en même temps que l’évaluation du processus judiciaire est un travail de spécialiste qui ne relève pas du grand public.
Cette enquête a été commandée par Penal Reform International dans le cadre du projet « Vers l’abolition de la peine de mort » financé par l’Union européenne.

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