De nouvelles exécutions sans préavis à Taïwan
Asie
TAEDP a publié un communiqué cinglant qui rend clairement le gouvernement du président Ma Ying-jeou responsable des cinq exécutions du 29 avril et affirme que ces meurtres d’État ont pour seule motivation des considérations politiques.
« En utilisant la peine de mort comme moyen désespéré de rechercher le soutien du public, ce gouvernement a définitivement démontré au monde sa nature sauvage et sans pitié », déclare TAEDP.
Le communiqué souligne la propension du gouvernement Ma à utiliser les exécutions aux fins de détourner l’attention de ses propres insuffisances politiques.
« Depuis que Ma Ying-jeou a décidé de rétablir la peine capitale en 2010, son utilisation a toujours coïncidé avec des crises politiques au cours desquelles la popularité de son gouvernement s’effondrait », peut-on y lire.
Des manifestations importantes contre un projet d’accord commercial avec la Chine remettent en cause l’autorité du gouvernement depuis plusieurs semaines à Taïwan.
Des exécutions qui rappellent 2013
Ces dernières exécutions de masse rappellent les six mises à mort intervenues en avril 2013 peu après que le Comité de pilotage de la Coalition mondial s’était réuni à Taïwan.
Comme signalé par la Coalition mondiale à l’époque, les exécutions avaient eu lieu malgré les assurances données par le président Ma quant à la « réduction du nombre d’exécutions ».
En réponse aux exécutions de 2013, la Coalition mondiale avait renvoyé les montres offertes en cadeau à ses représentants par le président Ma, accompagnée d’une lettre l’invitant à « mettre en pratique ce qu’il dit ».
Alors que les États-Unis faisaient eux aussi face à leur dernier scandale en date concernant la peine de mort (l’exécution ratée de Clayton Lockett dans l’Oklahoma), les abolitionnistes américains figuraient parmi les nombreux membres de la Coalition mondiale choqués par les nouvelles venues de Taïwan.
« L’exécution de cinq personnes en une journée à Taïwan est un pas en arrière dans le consensus mondial contre la peine de mort », a déclaré Matt Cherry, directeur de Death Penalty Focus. « Il existe une longue lignée peu honorable de régimes qui ont utilisé les exécutions pour détourner l’attention de leurs problèmes politiques. Taïwan peut échapper à cet héritage honteux en rejoignant la majorité des pays du monde et en mettant fin à la pratique cruelle et irréversible qu’est la peine de mort. »
Les dernières exécutions interviennent quelques jours après une série d’ateliers organisés par TAEDP pour aider les avocats à mieux défendre les accusés risquant la peine de mort, notamment dans des cas de justice expéditive motivée par des considérations politiques comme dans les cas du 29 avril.
Les formations, conduites par des avocats taïwanais et internationaux, se sont appuyées sur le manuel de bonnes pratiques co-édité par la Coalition mondiale et récemment traduit en chinois traditionnel par TAEDP.
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