Les abolitionnistes du monde entier se tournent vers l’Asie du Sud-Est

Asie

Publié par Coalition mondiale contre la peine de mort, le 30 avril 2015

L’évènement présentera une excellente occasion de souligner la situation dans les pays d’Asie du Sud-Est et de faire le lien avec la prochaine Journée mondiale, qui mettra l’accent sur la peine de mort pour trafic de drogue. Ce sera également la première assemblée générale de la Coalition mondiale en Asie.
Timothée de Maillard, Coordinateur du Congrès, revient d’une mission en Malaisie et nous parle de la préparation du Congrès régional.

Worldcoalition.org : Qu’espérez-vous de ce Congrès régional ?
Nous souhaitons avant tout mettre en avant la société civile abolitionniste d’Asie, en particulier le réseau ADPAN (Anti Death Penalty Asia Network), pour les soutenir et leur donner plus de visibilité. Le Congrès sera aussi l’occasion d’échanger des bonnes pratiques, notamment sur la Malaisie, l’Indonésie, Singapour, la Thaïlande et peut-être aussi sur des endroits plus secrets comme le Vietnam ou le Laos.
Le partenariat avec ADPAN s’est bien passé et pendant la préparation du Congrès régional et nous les avons mis en lien avec la Commission des droits de l’homme de Malaisie, SUHAKAM. Nous aimerions promouvoir une alliance des institutions nationales des droits de l’homme de la région sur la question de la peine de mort ainsi qu’une alliance des barreaux de la région, à travers le Barreau de Malaisie.
Enfin, nous souhaitons établir une connexion avec les parlementaires, avec peut-être un évènement au Parlement de Malaisie la veille du Congrès si la ministre de la Justice accepte de les convoquer. Nous avons aussi invité des parlementaires de la région en partenariat avec Parliamentarians for Global Action, avec l’espoir de constituer une sorte de coalition parlementaire régionale.

Qui attendez-vous parmi les participants ?
Nous ciblons 300 personnes, essentiellement de la société civile : militants, ONG, avocats, parlementaires, universitaires et journalistes. Nous avons invité la ministre de la Justice de Malaisie à la séance d’ouverture, mais il n’y aura pas d’autres États représentés. Des représentants régionaux d’organisations intergouvernementales ont déjà confirmé leur participation, comme les membres indonésiens et malaisiens de la Commission des droits de l’homme de l’ASEAN, des représentants du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU qui présenteront leur récent rapport sur l’avancée vers l’abolition de la peine de mort en Asie, et peut-être même des représentants de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime.

Que diriez-vous aux abolitionnistes du monde entier pour qu’ils participent à l’évènement ?
Nous voulons resserrer les débats sur les spécificités de la région, mais les bonnes pratiques dépassent le cadre régional. Par exemple, la question de la drogue est centrale dans d’autres régions du monde, comme au Mexique. Les question de la corruption ou de l’opinion publique, qui seront aussi abordées lors de ce Congrès, sont toutes pertinentes pour les abolitionnistes. Enfin, les récents évènements en Indonésie nous montrent que la question des étrangers condamnés à mort concerne le monde entier.

Vous revenez tout juste de Kuala Lumpur, quel est le climat ambiant par rapport à la peine de mort, et notamment par rapport aux récentes exécutions en Indonésie ?
Étonnamment, à Kuala Lumpur, personne ne parlait des exécutions, ni dans la rue, ni dans les médias. J’ai assisté à un atelier sur la peine de mort en Asie du Sud, organisé par plusieurs ONG dont ADPAN en collaboration avec le Forum de la société civile de l’ASEAN à Kuala Lumpur cette semaine, et seule Puri Kencana Putri, la représentante de KontraS, a parlé des exécutions et de la propagande nationaliste des médias en Indonésie.
Il faut savoir qu’en Malaisie, la peine de mort reste assez secrète. Pour avoir une idée du nombre de condamnations et d’exécutions chaque année, la société civile doit demander au parlement de poser la question au gouvernement car ça n’est jamais rendu public. Le Congrès régional va aussi permettre de poser la question de la peine de mort dans un pays où elle est rarement discutée.

Vous pouvez déjà trouver toutes les informations concernant le Congrès régional en anglais ici : http://congres.abolition.fr/
La participation à l’évènement est gratuite et ouverte à tous.

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Malaisie

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