Protestation contre les exécutions ordonnées par le ministre de la Justice Yoshihisa Furukawa

Déclaration

Publié par Center for Prisoner Rights and Japan Innocence and Death Penalty Information Center, le 23 décembre 2021

Le 21 décembre 2021, le nouveau gouvernement japonais a exécuté trois hommes après deux années sans exécution pendant lesquelles le Japon a accueilli les Jeux olympiques et le Congrès des Nations unies sur la justice pénale.

Aujourd’hui, conformément à une directive émise par le ministre de la Justice Yoshihisa Furukawa, trois prisonniers : Tomoaki Takanezawa, Onokawa Mitsunori (au centre de détention de Tokyo) et Yasutaka Fujishiro (au centre de détention d’Osaka), ont été exécutés. Le Centre pour les droits des prisonniers et le Centre japonais d’information sur l’innocence et la peine de mort protestent vivement contre ces actions.
Cela fait deux ans que des exécutions n’ont pas eu lieu. Le cabinet actuel, dirigé par le premier ministre Fumio Kishida, a été inauguré il y a tout juste deux mois, en octobre. Les exécutions d’aujourd’hui montrent que l’administration actuelle nie que la peine de mort constitue une violation flagrante des droits de l’homme.


Cette année, l’attention du monde entier a été attirée par le Japon, qui a accueilli les Jeux olympiques et para-olympiques d’été, ainsi que le Congrès des Nations unies pour la prévention du crime et la justice pénale (le Congrès de Kyoto) en mars.


La « Déclaration de Kyoto » conseillait vivement à tous les pays du monde de
1) De promouvoir un environnement de réadaptation dans la communauté pour faciliter la réinsertion sociale des délinquants avec la participation active des communautés locales.
2) de garantir l’égalité d’accès à la justice et l’application de la loi à tous, y compris aux membres vulnérables de la société, quel que soit leur statut.


L’une des personnes exécutées aujourd’hui, M. Onogawa, demandait un nouveau procès. Sa pendaison indique clairement que l’égalité d’accès à la justice a été refusée.


Les organes conventionnels du Comité des droits de l’homme des Nations unies, en premier lieu, ont conseillé à plusieurs reprises au gouvernement japonais d’éviter d’exécuter les personnes qui demandent un nouveau procès.


Ces exécutions ont ébranlé le leadership que les États membres des Nations unies, ainsi que la communauté internationale, ont confié au Japon conformément à la déclaration de Kyoto.


En outre, le ministre Furukawa, s’appuyant sur des documents préparés par son ministère, a répété à plusieurs reprises lors d’une conférence de presse spéciale que le maintien de la peine de mort « devrait être décidé par chaque pays sur une base individuelle ». Il reconnaît donc et tente délibérément d’éviter les critiques internationales à la lumière du Congrès de Kyoto de mars et de l’accueil des Jeux olympiques d’été.


Aux États-Unis, l’administration Biden a suspendu les exécutions au niveau national. Le gouvernement japonais, en procédant à des exécutions, s’oppose directement à la vague mondiale en faveur de l’abolition.
Nous restons imperturbables dans notre opposition répétée aux exécutions, et plus que jamais, en association avec l’opinion internationale, nous restons engagés en faveur de la suspension et de l’abolition définitive de la peine de mort au Japon.


Center for Prisoner Rights (prisonersrights.org/english/) Directeur : Yuichi Kaido Administrateur : Teppei Ono
Japan Innocence and Death Penalty Information Center (jiadep.org) Directeur : Michael H. Fox


Pour plus d’informations, voir également la déclaration d’Amnesty International ici

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