Des milliers d’abolitionnistes mobilisés pour un monde meilleur

Publié par Thomas Hubert, le 11 octobre 2012

Dès le début de la semaine, les actions menées par les abolitionnistes du monde entier pour la 10e Journée mondiale contre la peine de mort commencent à réveiller les consciences.
La tournée de l’exposition d’affiches contre la peine capitale issues du concours « Posters for Tomorrow » se poursuit à travers l’Asie et jusqu’en Afrique du Sud, en partenariat avec plusieurs organisations membres de la Coalition mondiale.
Mardi soir, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius s’engage à faire de l’abolition une priorité de la diplomatie française à travers le monde. Regardez les extraits de son discours ci-dessous.

A cette occasion, des avocats, des diplomates et des militants réunis à Paris échangent sur les actions abolitionnistes passées et à venir.

Progrès global en contraste avec la situation en Irak

Pour ses 10 ans, la Journée mondiale 2012 a en effet pour thème les progrès obtenus au cours de la décennie passée, durant laquelle un tiers des pays procédant encore à des exécutions y ont renoncé, mais aussi les défis à venir, notamment dans un petit nombre d’Etats où l’utilisation de la peine de mort augmente.
Une animation réalisée par Amnesty International pour le 10 octobre illustre ces tendances.

Symbole du chemin restant à parcourir, la Cour suprême des Etats-Unis rejette en pleine Journée mondiale le dernier recours du condamné texan Jonathan Green. Malgré de graves soupçons sur sa santé mentale au moment des faits, il sera exécuté dans la nuit.
Parmi les pays où les exécutions se multiplient, l’Irak accueille une rencontre sur l’abolition organisée par le Centre Al- Rafidain pour les droits de l’Homme avec le soutien de l’association Ensemble contre la peine de mort et de l’Institut français.
Les membres de la Coalition irakienne contre la peine de mort cherchent une stratégie pour contrer la violente augmentation du recours à la peine capitale, également dénoncée dans un communiqué de Human Rights Watch à l’occasion de la Journée mondiale. Leurs discussions portent notamment sur les arguments religieux utilisables dans un contexte musulman.
En Afrique, des dizaines de manifestations ont lieu, parmi lesquelles des conférences et projections de films du Sénégal au Botswana et du Bénin à l’Ouganda, ainsi que des actions éducatives dans les écoles de l’est de la République démocratique du Congo avec Pax Christi Uvira (photo ci-dessus).

100 participants pour un "die-in" à Montréal

En Europe et en Amérique, les militants abolitionnistes investissent les marchés, les universités et les places publiques, notamment à Montréal où 100 personnes rassemblées par Amnesty International simulent leur mise à mort par un « die-in » spectaculaire (diaporama ci-dessous).

La mobilisation des militants pour la Journée mondiale se retrouve dans les médias du monde entier : quand la Presse du jour du Bénin relaye l’appel abolitionniste de l’ACAT, Le Temps de Suisse interviewe Renny Cushing, fils d’une victime de meurtre radicalement opposé à la peine de mort.
Au lendemain de la Journée mondiale, l’élan se poursuit : le premier Congrès régional contre la peine de mort au Maghreb et au Moyen-Orient se tiendra au Maroc du 18 au 20 octobre, et environ 1 500 villes du monde se préparent à illuminer leurs monuments pour l’événement « Villes pour la vie – Villes contre la peine de mort » le 30 novembre.