Protestations contre la 400e exécution au Texas

Abolition

le 27 août 2007

L’exécution de Johnny Ray Conner, 400e détenu exécuté au Texas depuis le rétablissement de la peine de mort aux Etats-Unis il y a 31 ans, a suscité de nombreuses critiques de la part des militants abolitionnistes et des représentants politiques.

La Texas Coalition to Abolish the Death Penalty (Coalition texane contre la peine de mort – TCADP) a organisé une veillée devant le Capitole, siège du pouvoir démocratique au Texas, pendant l’exécution qui se déroulait dans la prison de Huntsville le 22 août. Environ 50 personnes y ont participé, ce que l’organisation considère comme une bonne mobilisation dans un État où les sondages d’opinion recueillent 70 % d’opinions favorables à la peine de mort.
Pendant la veillée, une cloche a sonné à 18 heures et une bougie a été allumée. La cloche a sonné à nouveau et la bougie a été éteinte 20 minutes plus tard, après la mort de Johnny Ray Conner. « En l’espace de quelques secondes, le ciel s’est obscurci pour faire place à une averse – il était difficile de ne pas rapprocher les deux », a déclaré la coordinatrice de programme de la TCADP, Vicki McCuistion.
La National Coalition to Abolish the Death Penalty (Coalition nationale pour l’abolition de la peine de mort), qui représente les associations abolitionnistes américaines, a dénoncé l’injustifiable succession d’exécutions dans le pays, et au Texas en particulier, déclarant dans un communiqué : « Nous sommes en décalage avec nos alliés et avec les pays avec lesquels nous partageons notre histoire et notre culture. En fait, ce sont principalement les États du Sud, et en particulier le Texas, qui sont en décalage. Les 11 États qui exécutent le plus sont tous des États frontaliers et méridionaux. Plus du tiers de ces exécutions sont perpétrées par le Texas. »

L’UE interpelle Rick Perry

À l’étranger, l’Union européenne a également publié une déclaration peu avant l’exécution, appelant le gouverneur du Texas, Rick Perry, à « faire tout ce qui est en son pouvoir pour surseoir à toutes les exécutions à venir et envisager l’instauration d’un moratoire dans l’État du Texas. »
« Elle saisit donc cette occasion pour appeler une nouvelle fois à l’instauration par les autorités américaines, tant au niveau fédéral qu’à celui des États, d’un moratoire sur l’application de la peine de mort, en attendant son abolition légale. », poursuit la déclaration.
Mais la réponse de Rick Perry laisse bien peu de place au dialogue: « Il y a 230 ans, nos ancêtres ont combattu pour se libérer du joug d’un monarque européen et gagner la liberté de l’autodétermination. Les Texans ont décidé il y a longtemps que la peine de mort était un châtiment juste et approprié pour les crimes les plus horribles commis contre nos citoyens. Bien que nous respections nos amis en Europe, saluons leurs investissements dans notre État et apprécions leur intérêt pour nos lois, les Texans arrivent très bien à gouverner leur État. »

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