La jeunesse doit taper du poing sur la table contre la peine de mort »

Journée mondiale

le 17 septembre 2007

Pour mieux vous connaître, pouvez-vous situer la position politique de la FEL ?
Entant que libéraux, nous défendons les libertés individuelles et sociétales, en essayant d’associer les deux. Cela rassemble aussi bien des gens de gauche que de droite. Sans être rattachés à un parti, nous nous sentons proches, par exemple, du groupe des démocrates et libéraux au Parlement européen.

D’où vient l’engagement abolitionniste de votre organisation ?
Il y a quelques années, nous avons co-organisé une conférence à l’Université de Bruxelles avec Robert Badinter. Il a notamment parlé de son livre, L’abolition, et nous a sensibilisé à cette question.
Historiquement, nous agissons sur la défense des droits de l’Homme et l’avancement des principes démocratiques, notamment en soutenant d’autres associations de jeunesse.

Comment s’est passée votre participation au congrès de la Fédération internationale des jeunesses libérales ?
Ce congrès se déroulait à Dallas, au Texas. On parle facilement de la peine de mort quand on est un jeune européen, car les pays qui la pratiquent sont éloignés. Là, nous étions à proximité d’une prison où se trouvent des condamnés à mort. Nous avons proposé une résolution sur l’abolition de la peine de mort, à laquelle d’autres organisations pouvaient apporter des amendements.
La résolution de la Fédération internationale "réaffirme avec véhémence son opposition inconditionnelle et active à la peine de mort, affirmée de longue date, quel que soit le motif de condamnation du prisonnier et le contexte dans lequel le crime a été commis".
Sur les 53 délégations nationales présentes au congrès, toutes ont voté pour la résolution, à l’exception d’une abstention (celle de l’organisation suisse).

Quelles actions menez-vous depuis ?
En cette période de rentrée, nous écrivons aux organisations des pays où la peine de mort n’a pas été abolie pour voir ce qu’elles font ou pas. Il nous semble en particulier relativement facile d’aider des organisations situées dans des pays où la peine de mort n’est plus utilisée en pratique à demander des modifications constitutionnelles pour qu’elle soit abolie.
Nous planifions aussi des actions de sensibilisation au sujet de la Chine à l’approche des Jeux olympiques, à l’occasion de réunions entre représentants chinois et européens prévues à Bruxelles.
Nous allons également discuter la question d’un appel au boycott des Jeux, que nous n’avons encore tranchée : cet acte symbolique permettrait de mettre l’Etat chinois dans l’embarras, mais nous ne voulons pas viser la population chinoise.

Que préparez-vous pour la Journée mondiale contre la peine de mort du 10 octobre ?
Nous avons pris contact avec la délégation belge à l’ONU, qui siège actuellement au Conseil de sécurité, au sujet de la résolution proposant un moratoire. Nous travaillons sur les pays qui n’ont pas encore apporté leur soutien à la résolution (surtout pour des raisons économiques, m’a-t-on rapporté). Dans cinq ou six pays d’Afrique, comme le Sénégal, nous avons des contacts avec des organisations de jeunesse qui ont des relais gouvernementaux.
Nous allons également essayer de faire voter par le parlement fédéral belge une résolution pour rappeler l’importance de l’abolition universelle.
Et il y aura des campagne sd’affichage et des conférences-débats sur les campus, où les étudiants pourront s’exprimer. La question du boycott des JO de Pékin sera notamment au programme.

Quel rôle spécifique peut jouer la jeunesse dans le mouvement contre la peine de mort ?
Quand on est un jeune politique, on est peut-être plus radical, moins tenu par des impératifs diplomatiques et économiques que les hommes politiques professionnels. C’est à la jeunesse de taper du poing sur la table quand des pays continuent à utiliser la peine de mort.
Aujourd’hui, la jeunesse est un peu égoïste et a tendance à faire passer en premier les problèmes qui la touchent directement. C’est là que nous intervenons : on joue un rôle d’amorce.

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