États-Unis: quel rôle pour les abolitionnistes étrangers ?

Plaidoyer

le 3 février 2008

L’idée de chercher du soutien à l’étranger est nouvelle pour les abolitionnistes américains. Bien qu’ils soient désireux de s’associer avec les activistes d’autres pays, ils sont également soucieux d’éviter ce que les partisans de la peine capitale pourraient dénoncer comme une interférence étrangère dans la politique intérieure américaine.
Malgré les hésitations sur la meilleure façon de faire face à ce problème et le peu de temps disponible, la discussion a permis d’établir une liste de propositions intéressantes.

Des liens plus forts malgré les frontières

Une première étape consisterait à favoriser une meilleure communication entre les organisations américaines – au niveau fédéral comme au niveau des États – et les abolitionnistes étrangers, afin d’échanger des informations et des orientations stratégiques.
Bien qu’une plate forme de la NCADP puisse centraliser une partie de ces informations, il apparaît, d’après les discussions, que le dialogue direct est au moins aussi important: entre policiers américains et étrangers, réseaux de victimes, collectivités locales, organisations des jeunes (notamment par le biais d’Internet), etc.
De telles connexions devraient s’étendre au-delà du continent européen, traditionnelle forteresse abolitionniste, avec les pays abolitionnistes et rétentionnistes d’autres régions du monde.

L’impact économique

La session de réflexion a également offert l’occasion de souligner l’importance des relations commerciales internationales comme moyen de pression sur les États-Unis. Les abolitionnistes étrangers pourraient engager un dialogue avec des responsables économiques pour les encourager à prendre en compte le problème de la peine de mort lorsqu’ils décident d’investir dans un État américain.
Des campagnes de boycott ciblées sur les touristes étrangers pourraient être organisées dans des régions touristiques comme la Californie.
L’idée est d’appliquer à la peine capitale les principes dessinés par l’ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan : prendre en compte son comportement en matière de droits de l’homme lorsqu’on commerce avec un État.

Lobbying, aides financières et aide juridique

Les conférenciers ont également évoqué l’importance de la communauté internationale pour souligner que la peine de mort est, en droit international, une violation des droits humains et faire pression en faveur du renforcement des traités multilatéraux.
Le soutien international pour l’abolition aux États-Unis doit également s’accompagner d’un lobbying permanent dans les cercles diplomatiques, pour maintenir la peine de mort dans les agendas des Nations unies et des leaders internationaux lorsqu’ils traitent avec les États-Unis.
Pour les cas individuels, l’intervention légale peut prendre la forme de rédactions d’Amicus curiae et d’appels à la clémence pour les citoyens américains qui risquent la peine de mort. Dans les autres pays, les abolitionnistes sont encouragés à faire campagne contre l’extradition aux États-Unis de personnes suspectées de crimes passibles de la peine de mort.
Enfin, les participants ont mentionné l’importance du soutien financier et de l’implication de célébrités et de personnalités en vue pour venir en aide aux abolitionnistes américains depuis l’étranger.

La Coalition mondiale a l’intention de travailler avec la NCADP pour explorer ces idées et les développer plus avant.

Lire aussi :
Etats-Unis : le rêve à portée de main
Quatre membres de la Coalition mondiale primés par la NCADP

Plus d'articles