Une caméra dans la nuit du couloir de la mort chinois

Asie

le 17 septembre 2008

Wu Hongyan est huissier de justice dans un tribunal de l’Ouest de la Chine. Elle s’occupe de femmes attendant leur exécution, le plus souvent condamnées pour crime passionnel.
Un jour, cette célibataire s’éprend d’un homme, Li Jun. Mais elle découvre que l’épouse de ce dernier est l’une des femmes qu’elle a exécutées.
Wu est assoiffée d’amour, Li de vengeance et tous deux se heurtent au mur de la peine de mort. Ils évoluent dans un film dur et triste, et pourtant empreint de beauté.
Diao Yi Nan, le réalisateur de Train de nuit, avoue s’être lancé dans ce projet pour exorciser un cauchemard récurrent : « J’étais condamné à mort par un tribunal et je me réveillais en sursaut, trempé de sueur et terriblement angoissé. »

« La peine de mort ne résout rien »

Sans avoir voulu réaliser un plaidoyer contre la peine capitale, il adopte une position sans équivoque : « La peine de mort ne résout rien, même lorsqu’elle vise un assassin », affirme-t-il. Dans un pays où « les repères moraux sont de plus en plus mis à mal », il estime que «  les gens qui se laissent dominer par leurs émotions sont en faveur de la peine de mort ».
Le film évoque d’ailleurs la corruption et la brutalité qui meurtrissent la société chinoise – jusque dans son système judiciaire.
Train de nuit, présenté au festival de Cannes 2007 dans la sélection « Un certain regard », sort en France en DVD en partenariat avec la Coalition mondiale à la veille de la Journée mondiale contre la peine de mort du 10 octobre consacrée à l’Asie.

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