Texas : 200 exécutions sous Rick Perry
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Terry Hankins a été exécuté au centre pénitentiaire de Huntsville, Texas, dans la nuit du 2 au 3 juin 2009.
Cette nouvelle mise à mort par injection létale était la 200e exécution validée par Rick Perry, successeur de George W. Bush à la tête de l’exécutif texan.
Au Texas, le gouverneur n’est certes pas tout-puissant en matière d’exécutions. Selon la loi en vigueur, il peut ordonner un sursis de trente jours à tout mandat d’exécution. Pour accorder un sursis plus long ou une commutation de peine, il doit obtenir l’accord de la Commission des pardons et des conditionnelles. En revanche, le gouverneur peut faire procéder à une exécution même si la commission a recommandé une grâce ou un sursis.
Dans le cadre de ces pouvoirs limités, force est de constater que Rick Perry a toujours opté pour l’application la plus stricte de la peine capitale.
Les condamnations divisées par deux en cinq ans
Le Texas est ainsi l’état américain qui exécute le plus de condamnés à mort, malgré une baisse de 50 % des condamnations au cours des cinq dernières années conforme à la tendance nationale.
De plus, le gouverneur actuel a pris position pour défendre le système texan d’application de la peine de mort, qui souffre pourtant de sérieux dysfonctionnements.
Ainsi, des éléments convaincants ont été avancés pour démontrer que le Texas avait exécuté, à tort, Cameron Willingham en 2004. Sa condamnation était basée sur des preuves scientifiques qui, ultérieurement, ce sont avérées être fausses. Cette information avait été présentée au Gouverneur Perry avant l’exécution, mais aucun sursis n’a été accordé.
D’autres condamnés à mort ont été acquittés avant leur exécution lorsque leur innocence a pu être prouvée. Malgré tout, Rick Perry insiste : « Nous avons un système qui est juste, qui fonctionne bien et qui corrige les erreurs commises », affirmait-il en janvier 2009.
Il rejette en bloc les arguments des abolitionnistes internationaux, qu’il a assimilés en 2007 aux colons européens du XVIIe siècle.
Des handicapés mentaux dans les couloirs de la mort
Selon la Coalition texane pour l’abolition de la peine de mort (TCADP), membre de la Coalition mondiale, 12 personnes souffrant de déficience mentale sérieuse ont par ailleurs été exécutées dans l’Etat depuis 2001. La Cour suprême des Etats-Unis a pourtant interdit l’exécution des handicapés mentaux dans un arrêt de 2002.
La TCADP et Amnesty International USA ont organisé le 30 avril une veillée de 200 minutes le 30 avril (photo) et mettent à la disposition des militants un kit de mobilisation pour multiplier les actions le 2 juin. De plus, la branche internationale de la TCADP appelait à une manifestation le 3 juin à Paris sur la place de la Concorde, où se trouve l’ambassade des Etats-Unis à Paris.
L’organisation encourage enfin les abolitionnistes à protester contre les exécutions au Texas en écrivant à l’ambassadeur des Etats-Unis dans leur pays.