Du moratoire à l’abolition : l’Afrique veut sauter le pas

Afrique

le 28 février 2010

Ce projet ambitieux se heurte à de nombreux obstacles, comme l’explique Johnson Byabashaija, Commissaire général des prisons en Ouganda. Les communautés sub-sahariennes sont très punitives et rétributives. « Un civil peut être exécuté par la population civile pour le simple vol d’un poulet sans même l’intervention de la justice », avance-t-il. De plus, la majorité des politiques soutiennent la peine de mort.
Mais les cinq sages sont confiants et aiment à rappeler l’exemple du Burundi et du Togo qui ont tout deux aboli la peine capitale en 2009. L’Ouganda et la République démocratique du Congo devraient être les prochains états à franchir le cap de l’abolition en droit.
Les différents mouvements abolitionnistes disposent d’une multitude d’outils, à l’image de la Commission africaine des droits de l’homme. Philip F. Iya, membre du groupe de travail sur la peine de mort au sein de cette institution, identifie quatre stratégies : la réforme des lois, l’obtention d’un protocole pour l’abolition, l’assurance que chaque cas soit traité sérieusement et enfin la constitution de dispositions contre la peine de mort par les différents Etats.
« Ces questions ne sont pas prises assez au sérieux, il persiste une grande ignorance et c’est pourquoi des débats de cette nature sont cruciaux », constate Iya. « J’en appelle à cette assemblée afin de soutenir la Commission », poursuit-il.
Comme l’explique Liévin Ngondji, président de l’association Culture pour la paix et la justice de la République démocratique du Congo : « Tant que tous les abolitionnistes ne seront pas unis, ne concentreront pas leurs efforts, nous ne pourrons pas avancer. »

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