Quatre Japonais exécutés en Chine

le 9 avril 2010

Quatre Japonais convaincus de trafic de drogue ont été exécutés en Chine au cours des derniers jours.
Teruo Takeda (67 ans), Hironori Ukai (48 ans) et Katsuo Mori (67 ans) ont été mis à mort le 8 avril. Le 6, la Chine avait exécuté Mitsunobu Akano (65 ans).
Après l’exécution du Britannique Akmal Shaikh sous les protestations internationales le 29 décembre, 2009, c’est au tour des Japonais de faire les frais de la politique Chinoise de répression du trafic de drogue.
Maiko Tagusari (photo), secrétaire générale du Centre pour les droits des prisonniers (CPR), une ONG japonaise membre de la Coalition mondiale, a déclaré que l’attitude de la Chine viole les règles internationales qui réservent la peine de mort aux crimes les plus odieux.
« Il n’y a pas lieu d’interpréter que les délits concernant les drogues font partie des « crimes les plus graves » décrits à l’article 6.2 du Pacte international sur les droits civils et politiques », écrit-elle.
Elle ajoute qu’Akano n’a pas eu droit à un procès équitable.

« Aucune attitude claire »

« Le Centre pour les droits des prisonniers dénonce fermement ce meurtre prémédité commis par le gouvernement chinois. En même temps, nous condamnons le gouvernement japonais, qui n’a adopté aucune attitude claire concernant l’exécution imminente de l’un de ses ressortissants, malgré la visite du vice-premier ministre en Chine au début du mois », ajoute Tagusari.
CPR regrette que, malgré les déclarations du ministre japonais des Affaires étrangères Katsuya Okada exprimant son inquiétude quant à l’impact des exécutions sur l’opinion publique, le gouvernement n’a fait aucune démarche formelle pour arrêter l’exécution.
Le 8 avril, le premier ministre japonais Yukio Hatoyama a qualifié le cas d’Akano de « regrettable », mais a souhaité que cela n’affecte pas les relations avec la Chine, selon les médias.
Au contraire, la ministre de la Justice Keiko Chiba, une abolitionniste qui a suspendu les exécutions au Japon depuis son arrivée, a déclaré : « Je suis inquiète pour les relations entre le Japon et la Chine quand je pense au sentiment ou à la réaction désagréable qui se manifeste chez la majorité des Japonais … J’aurais aimé que la Chine réfléchisse plus à cela. »
Le Japon lui-même a fait l’objet de critiques pour l’usage massif qu’il a fait de la peine de mort au cours des dernières années. Toutefois, le gouvernement arrivé au pouvoir en novembre 2009 semble plus ouvert à l’idée d’un moratoire en vue de l’abolition.

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