Sur la voie de l’abolition, le Bénin accueille les débats sur la peine de mort en Afrique

Afrique

le 24 avril 2010

A la suite de la conférence de Kigali de septembre 2009, le Groupe de travail sur la peine de mort de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples a organisé une seconde conférence sous-régionale sur la peine de mort à Cotonou du 12 au 15 avril 2010.
Cette conférence qui concernait les pays d’Afrique du Nord et de l’Ouest avait pour but de sensibiliser les participants à la question de la peine de mort et d’élaborer des stratégies politiques et juridiques en vue de l’abolition. Les personnes présentes ont également étudié l’opportunité d’adopter un protocole additionnel à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples sur la peine de mort.
La cinquantaine de participants, venant d’une quinzaine de pays de la région, ont ainsi débattu quatre jours, en plénières ou en ateliers, de la peine de mort en Afrique et des moyens à mettre en œuvre pour obtenir son abolition.

Eduquer à l’abolition

Au cours de la conférence, un accent tout particulier a été mis sur la sensibilisation et de l’éducation des populations de la région pour obtenir le plus rapidement possible l’abolition. Plusieurs participants ont, à ce titre, fait référence au guide pédagogique « éduquer à l’abolition » préparé par la Coalition mondiale contre la peine de mort à l’occasion de la Journée mondiale du 10 octobre 2009.
Les débats ont également porté sur le rôle de la religion dans la région qui peut être un moteur pour l’abolition dans certains pays mais également un frein dans d’autres.
Les deux conférences régionales de Kigali et de Cotonou seront suivies d’une conférence continentale qui réunira des experts et des représentants des Etats membres de l’Union africaine.  La Commissaire Sylvie Kayitesi, présidente du Groupe de travail, souhaite à cette occasion présenter aux chefs d’Etat et de gouvernement africains un projet de Protocole additionnel à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples ; ce serait l’occasion pour l’Afrique de se doter d’un instrument juridique contraignant prévoyant l’abolition de la peine de mort.

En ce qui concerne le Bénin, le ministre des affaires étrangères, M. Jean-Marie Ehouzou, a souligné lors de la cérémonie de clôture que le chef de l’Etat béninois a demandé au Parlement d’inscrire l’abolition de la peine de mort dans la Constitution. « Le projet de loi transmis à cet effet par le gouvernement au Parlement voici cinq mois devra être examiné au cours de la session parlementaire qui s’ouvre bientôt. »

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