Un monde sans la peine de mort – IX Congrès des ministres de la Justice

Publié par Federica Merenda, le 29 février 2016

Un Congrès qui rassemble aussi bien les pays abolitionnistes que rétentionnistes

Selon les propres mots de Marco Impagliazzo, président de la Communauté de Sant’Egidio, le Congrès représentait une occasion de « relayer l’appel du Pape François pour un moratoire sur la peine de mort » ; un esprit de dialogue et de coopération a animé le Congrès à Rome qui a aussi constitué l’opportunité de rendre hommage aux réussites récentes dans la lutte contre la peine de mort, de partager les bonnes pratiques, et surtout de fournir un soutien et une assistance juridique aux pays où la peine de mort est certes toujours possible mais où émerge néanmoins une volonté de s’engager sur la voie de la suspension des exécutions, voire de l’abolition totale de la peine capitale.
En ce sens, Emmerson Mnangagwa, le Vice-Président et Ministre de la Justice du Zimbabwe, l’un des pays rétentionnistes ayant participé au Congrès, a déclaré que « au moment opportun, nous n’hésiterons sûrement pas à effacer la peine capitale de nos lois » et la Sierra Leona a également soulevé certains espoirs lorsque son Ministre de la Justice, Kamara, a annoncé que le Comité de Révision Constitutionnelle envisage, entre autres, d’abolir la peine de mort.

« Pas de justice sans la vie » en temps de terrorisme

En particulier à une époque où une « culture de la mort », convaincant les individus du bonheur de mourir (lorsque ce sacrifice engendre la mort d’ennemis), est répandue par les organisations terroristes dans le monde entier, une « culture de la vie » se doit d’être fermement réaffirmée.
Comme l’indique Marazziti, la tentation de combattre la mort par la mort s’avère très forte et nous pouvons témoigner de la manière dont certaines démocraties occidentales y ont cédé. Or, faire céder des pays ayant une tradition de respect des droits de l’homme et d’Etat de droit à cette tentation est précisément ce que les terroristes recherchent.
L’usage important de la peine de mort pour les crimes liés au terrorisme – qui ne correspondent souvent pas aux « crimes les plus graves », comme requis par le droit international pour tolérer la peine capitale en vue d’une abolition totale – et la justification de la reprise des exécutions dans le cadre de lois anti-terroristes passées dans des pays appliquant un moratoire font des sujets du terrorisme et de l’anti-terrorisme des questions pertinentes à traiter dans le contexte de la campagne pour l’abolition.

La 13ème Journée mondiale contre la peine de mort, ayant lieu le 10 octobre 2016, se concentrera sur l’usage de la peine de mort en réponse au terrorisme, son slogan étant « Exécuter est l’arme du terrorisme. Arrêtons le cycle de la violence ».

Sur la page du site de la Communauté de Sant’Egidio dédié à l’événement, des vidéos du Congrès et des transcriptions des discours sont mises à disposition : http://www.santegidio.org/pageID/3/langID/it/itemID/15512/Un-mondo-senza-pena-di-morte-una-battaglia-per-l-umanit%C3%A0-il-IX-Congresso-dei-Ministri-della-Giustizia.html

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