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Journée mondiale

Publié par Elise Guillot, le 8 novembre 2016

Qui mérite de mourir ?

Commençons avec un test interactif conçu par la section belge d’Amnesty International. D’après vous, qui mérite de mourir ?

Le risque d’exécuter des innocents est inévitable, comme le rappelle le Legal Defense and Assistance Project (LEDAP) dans une vidéo (en anglais) intitulée Innocent and Sentenced to Die: Wrongful incarceration on Nigeria’s Death row. Donnant la parole à des innocents condamnés à mort à tort, LEDAP réaffirme qu’aucun système judiciaire n’est à l’abri d’erreurs.

D’autres vidéos ont été publiées pour la journée mondiale, dont celles de la campagne Second Chances in Singapore et du Amman Center for Human Rights Studies. Le Amman Center a réalisé un micro-trottoir, demandant aux Jordaniens leur avis sur la peine de mort.

Peine de mort et terrorisme

Amnesty International a publié un rapport intitulé 2016 World Day against the Death Penalty, portant cette année sur la peine de mort pour des crimes liés au terrorisme. Rappelant que au moins 20 pays ont prononcé des condamnations à mort ou procédé à des exécutions pour des faits de terrorisme en 2015, Amnesty attire notre attention sur plusieurs tendances inquiétantes : les violations des normes internationales du procès équitable touchant les personnes suspectées de terrorisme, le recours à des tribunaux militaires pour prononcer des peines capitales et l’instrumentalisation de la peine de mort à des fins politiques.

Le rapport réaffirme également que la peine capitale n’a pas d’effet dissuasif pour les terroristes. Un argument repris par Nestor Toko, président du Lawyers Network against the Death Penalty in Cameroon, dans une vidéo intitulée Death Penalty for Terrorism is no Deterrent.

L’Action Mondiale des Parlementaires, en collaboration avec la Coalition Mondiale contre la Peine de Mort, a également lancé une fiche d’information pour les parlementaires, insistant sur l’inefficacité  de la peine de mort. La fiche suggère des pistes d’action afin de contribuer à l’abolition de ce châtiment qui viole les normes internationales des droits de l’Homme.

Ces trois contributions rappellent que la peine de mort n’est jamais une solution face au terrorisme.
 
Secret et arbitraire en Asie et au Moyen-Orient             

Une publication de la FIDH, Going backwards: the death penalty in Southeast Asia, a révélé, malgré le secret entourant l’utilisation de la peine de mort dans la région, que l’Indonésie, la Malaisie et Singapour ont continué d’exécuter en 2015. La situation est particulièrement inquiétante en Indonésie, où la peine de mort est largement appliquée pour des infractions liées à la drogue et aux Philippines, alors que le Président Duterte a annoncé sa volonté de rétablir la peine capitale. Au-delà de ces deux cas, le rapport de la FIDH traite de la situation au Brunei, en Birmanie, au Laos, en Malaisie, à Singapour, en Thaïlande et au Vietnam.

Un rapport publié par le Palestinian Center for Human Rights (PCHR) offre un aperçu informatif de la peine de mort en Palestine et nous présente la position du PCHR à cet égard, détaillée en huit points. Le rapport inclut également des recommandations pour les décisionnaires et souligne que « la justice vise à apporter de la sécurité et de la sérénité, pas de la vengeance ».

Procès iniques et mauvais traitements : la réalité de la peine de mort en Biélorussie et aux Etats-Unis

En collaboration avec le Viasna Human Rights Center, la FIDH a publié un rapport attirant l’attention sur la peine de mort en Biélorussie, qui reste le dernier pays d’Europe à autoriser les condamnations à mort et à procéder à des exécutions. Au-delà de la cruauté de ce châtiment, le rapport souligne que torture et mauvais traitements sont répandus en Biélorussie, utilisés afin d’obtenir des aveux. Les accusés se voient en outre systématiquement refuser l’assistance d’un avocat. Le rapport expose également les souffrances de l’entourage des prisonniers, qui n’est ni informé de la date de l’exécution ni autorisé à récupérer le corps de leur proche exécuté.

Dans la seconde partie de son rapport Too Broken to Fix: An In-depth Look at America’s Outlier Death Penalty Counties, le Fair Punishment Project revient sur la situation dans huit comtés étatsuniens qui se distinguent par leur recours fréquent à la peine de mort. Les auteurs soulignent le caractère injuste de la peine de mort, touchant surtout les personnes dépourvues d’une défense compétente, souffrant de préjugés racistes ou vivant dans des comtés administrés par des procureurs excessivement zélés. Soutenu par des recherches très documentées, le rapport conclut sur le risque persistant de condamner des personnes innocentes à un châtiment définitif et irréversible.

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