Greater Caribbean for Life réagit à l’appel au retour de la peine de mort dans la République de Trinité-et-Tobago
Caraïbes
Si le dernier pendu a été exécuté le 28 juillet 1999, plusieurs appels à la reprise des pendaisons se sont fait entendre à Trinité-et-Tobago ces derniers mois. Greater Caribbean for Life (GCL) condamne la hausse des crimes violents dans la région de la Grande Caraïbe et exprime toute sa solidarité avec les victimes. Mais ses membres rejettent l’argument selon lequel la peine de mort serait dissuasive ou encouragerait au respect de la vie. GCL promeut la paix, le respect de la vie et les relations de bon voisinage. S’engager dans cette voie offre des solutions bien plus efficaces et durables que celles qui consistent à donner la mort.
Le système judiciaire de Trinité-et-Tobago est engorgé par des milliers d’affaires, tandis que le taux de détection des homicides avoisine les 15 %. Appeler à reprendre les pendaisons, c’est échouer à appréhender les vraies causes de la criminalité dans le pays, qui est, avec la Barbade, l’un des 2 pays de la région où la peine de mort obligatoire figure encore dans la loi.
Tandis que le taux de criminalité reste élevé dans plusieurs des pays de la Grande Caraïbe, une amélioration de la situation est rendue difficile par des carences tant dans l’application de la loi que dans la mise en place des mesures préventives. Pour GCL, les systèmes pénaux doivent être renforcés en menant les actions suivantes :
· améliorer les services chargés de faire appliquer la loi, leur taux de détection et de condamnations, ainsi que les moyens à la disposition des équipes médico-légales et des tribunaux ;
· chercher à réduire les délais excessifs provoqués par exemple par les arriérés des tribunaux et le grand nombre de dossiers à traiter ;
· mettre en place un programme de protection des témoins efficace ;
· affronter les problèmes de l’incompétence et de la corruption, par exemple chez certaines forces de police.
Les décisions ne doivent pas être prises sous le coup de l’émotion. Le rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) de 2012 affirme fort justement qu’un meilleur équilibre doit être trouvé à Trinité-et-Tobago entre la répression légitime et la prévention, en mettant l’accent sur la prévention. Le rapport souligne également la nécessité d’un plus grand investissement en faveur de la jeunesse, de la création d’emplois, de la réduction de la pauvreté et des inégalités socio-économiques. Ces stratégies peuvent contribuer à construire une région plus sûre et plus juste.
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