Peine de mort et terrorisme
Afrique
Lors d’une réunion tenue au siège du Somali Women Agenda, avec Elisabetta Zamparutti et Laura Harth, représentant Hands Off Cain et Hibo Yassin, Beatrice Kamanan, Patrick Onyango, Duncan Njorge et Smitangi représentant Somali Women Agenda, il a été décidé de présenter les résultats de cette première année d’activité à la fin du mois de juillet à Mogadiscio.
Contrairement à ce qui avait été indiqué, il a été possible de visiter les prisons, tant civiles que militaires de Mogadiscio et de Baiboa. D’autres visites sont prévues pour recueillir des données sur les personnes condamnées à mort en Somalie. Le suivi est effectué en partenariat avec le chef de l’administration pénitentiaire somalienne, le général Bashir.
En 2017, il y a eu une augmentation des exécutions en Somalie, au moins 24, dont la majorité (21) pour terrorisme. Comme beaucoup d’autres condamnations à mort prononcées au cours de l’année, au moins 12 des 24 exécutions ont eu lieu sous l’autorité du gouvernement fédéral (9 pour le terrorisme) et 12 au Puntland, et toutes pour terrorisme. Les 24 condamnations à mort et les 24 exécutions ont été prononcées par des tribunaux militaires, principalement contre des civils, à l’exception de trois condamnations à mort et de trois exécutions d’hommes appartenant aux forces armées en Somalie.
Une réunion ultérieure entre Hands Off Cain et Somali Woman Agenda a eu lieu à l’Union européenne où un Tribunal, créé grâce aux efforts de l’ONUDC et d’autres gouvernements tels que le Royaume-Uni, les Pays-Bas et le Danemark, sera implanté à Mogadiscio pour traiter des cas de civils tenus responsables d’actes de terrorisme ou de piraterie. Sans la mise en œuvre de ce Tribunal ces personnes seraient jugées de manière inappropriée par les tribunaux militaires.
Un mémorandum entre les pays ci-dessus cités et le gouvernement fédéral somalien devrait prévoir un moratoire sur les exécutions pour les condamnations à mort prononcées par ce Tribunal. Il est temps que l’Union européenne rééquilibre le renforcement des institutions et de la justice.
D’un certain point de vue il s’agit d’une alternative à l’expansion violente d’Al-Shabab, une expansion due notamment à sa capacité à répondre, d’une certaine manière, à la demande sécuritaire grandissante dans le pays, tandis que l’Etat lutte pour s’établir et souffre de corruption endémique. C’est à l’Etat de droit de montrer qu’il est capable de s’approprier ce devoir de protection de sa population qui lui revient de droit et que sans Al-Shabab « nous vivons mieux ».
Cela ne signifie cependant pas que dans le contexte donné, les alliés sont les Chefs de clan ou le soufisme (une branche tolérante de la religion islamique).