Les fausses promesses de l’Arabie Saoudite sur l’usage de la peine de mort

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Publié par European Saudi Organisation for Human Rights, le 6 février 2019

Avec 149 exécutions en 2018, l’un des plus importants taux depuis les années 1990, le royaume saoudien semble s’enfermer dans une violente dérive autoritaire, selon le rapport 2018 de l’Organisation européenne saoudienne des droits de l’Homme. Chiffres en main, l’organisation alerte sur l’une des « périodes de répression les plus sombres » dans laquelle l’Arabie saoudite pourrait s’engager car l’usage de la peine de mort y est surtout le fait de décisions politiques et arbitraires, et la réticence de la part du Royaume à davantage communiquer sur le nombre exact d’exécution pourrait révéler une situation encore plus critique.

L’Arabie saoudite a récemment élargie le champ d’application de la peine capitale, en dépit de l’engagement du Prince héritier, Mohammed Bin Salman, en avril 2018, à engager des réformes pénales pour limiter l’usage de la peine de mort. De plus, la condamnation a mort fait souvent suite à un usage de la torture pendant les interrogatoires ou à des procès inéquitables durant lesquels les avocats des personnes condamnés ne sont pas toujours présent – violant davantage de règles de droit international. Selon le rapport, la peine de mort est surtout un précieux instrument politique pour le Royaume, prononcée de plus en plus à l’égard des femmes, des militants des droits de l’Homme ou de certains religieux, assimilant de fait leur militantisme au terrorisme.