7ème Congrès Mondial – 28 février

Congrès mondial

Publié par Coalition mondiale contre la peine de mort, le 28 février 2019

Une journée de témoignages

La peine capitale est une souffrance pour tout le monde. C’est un point essentiel qui est constamment rappelé durant ce 7ème Congrès et notamment à travers les témoignages de proches de personnes condamnées à mort.

Un atelier sur le sujet s’est tenu dans la journée posant la question des besoins des premières personnes concernées par la peine capitale, à savoir les personnes condamnées mais aussi leurs familles, dont les difficultés, la souffrance ou la stigmatisation sociale doivent être prises en compte.

Ce soir se déroulera à Bozar Inside-Out, la soirée de témoignages, véritable temps fort du Congrès. Ponctuée de plusieurs performances artistiques, elle permettra d’évoquer les liens entre ceux qui furent, ou qui sont encore dans le couloir de la mort, et l’extérieur.

Des événements académiques de haut-vol

La plénière était consacrée aux défis de l’Afrique Subsaharienne et plusieurs formations et tables-rondes ont eu lieu tout au long de la journée, permettant aux juristes, chercheurs, journalistes etc. de présenter l’état de leur recherches et de partager leurs connaissances.

Stratégies pour l’abolition en Iran

Organisé conjointement par ECPM et Iran Human Rights, cet événement parallèle a permis d’interroger les spécificités de la situation iranienne et, s’appuyant sur le 11ème rapport annuel sur la peine de mort en Iran, de dessiner plusieurs stratégies possibles pour faire avancer la cause abolitionniste.

Deux points restent particulièrement préoccupants en Iran, la question des minorités (notamment le Kurdistan iranien et le Balochistan) d’une part, mais également celle des délinquants juvéniles d’autre part. Alors que les droits humains sont régulièrement violés, la peine capitale est utilisée comme outil de répression politique. « Il est tout à fait possible qu’un changement intervienne mais pour cela il faut maintenir la pression au niveau international. »

Les stratégies évoquées sont le renouvellement de l’arsenal législatif et un engagement, jugé capital, de l’Union Européenne sur ces questions.

Table ronde : Les étrangers condamnés à mort dans le cadre de la lutte contre le terrorisme

Commencée par une présentation de Fionnuala Ní Aoláin, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte anti-terroriste, et à travers l’exemple de personnes tunisiennes (présentées par le journaliste Hédi Yahmed) et françaises détenues en Irak, mais aussi des tribunaux militaires de Guantanamo (sujet traité par James Connell, avocat), cette table-ronde a permis de présenter plusieurs aspects de cette épineuse question, car, comme l’a souligné Martin Pradel, avocat du barreau de Paris : « Ces affaires c’est la somme de toutes les peurs et de toutes les lâchetés. »

Quand l’opinion publique semble plus que largement défavorable aux personnes condamnées et que les tribunaux militaires s’exercent en toute opacité, au mépris des droits humains les plus fondamentaux, le devoir des États de faire respecter la loi et de protéger leurs concitoyens devrait primer. Ce n’est malheureusement pas le cas, et la France s’illustre tristement en la matière.

Pour plus d’informations sur les tribunaux de Guantanamo, n’hésitez pas à suivre les travaux de GITMO WATCH sur twitter : @GitmoWatch @BaluchiGitmo @CarolRosenberg.

La culture toujours au rendez-vous

La culture n’est pas en reste durant le congrès. Alors que plusieurs séances de dédicaces ont eu lieu au stand librairie du Village de l’Abolition, plusieurs films ont été projetés aujourd’hui parmi lesquels le film documentaire : « The Sinner » d’Asim Rafiqui, présenté par Justice Project Pakistan. Un film à la sobriété et à l’intensité saisissantes qui relate l’histoire de Jan Mashi, qui fut bourreau pendant de nombreuses années au Pakistan.

Le documentaire montre avec force à quel point la pratique de la pendaison relève de la barbarie et rappelle que la peine de mort est une souffrance qui contamine tous ceux qu’elle touche, quel que soit le côté où ils se trouvent.

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Opinion publique 

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