Les enfants et la peine de mort en Afrique subsaharienne : Forum des ONG et 65ème session de la CADHP
Répondre aux enfants touchés par la peine de mort
En partenariat avec la FIACAT, la Coalition mondiale a organisé un événement en parallèle du Forum des ONG le samedi 19 octobre sur les enfants de parents condamnés à mort ou exécutés en Afrique subsaharienne, thème de la Journée mondiale de cette année. Sous la forme d’un panel, cet événement a accueilli les intervenants suivants : Connie Numbi (de la Fondation ougandaise pour l’initiative des droits humains – FHRI), John Nyoka (de la Société tanzanienne pour l’éducation des enfants – CHESO), Paul Angaman (de Côte d’Ivoire, président de la FIACAT) et Pacôme Akogou (vice-président de l’ACAT Bénin). Chaque intervenant a exploré les différentes manières dont les enfants subissent l’impact socio-psychologique de la peine de mort d’un parent et sur les mesures que les États devraient prendre pour protéger les enfants de ses effets.
"Le thème et la catégorie de cette année sont très importants – les enfants que nous célébrons aujourd’hui sont rarement considérés (par la société qui pratique la peine capitale) mais sont condamnés à cause de ce que leurs parents ont fait…" a déclaré Connie Numbi à propos de la situation actuelle en Ouganda.
Conformément aux valeurs énoncées dans la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale dans le contexte des affaires judiciaires. La Charte protège en outre les droits de l’enfant en interdisant la « peine de mort infligée aux mères [de nourrissons et de jeunes enfants] ». Le Comité africain des droits et du bien-être de l’enfant a élargi la définition de « mère » dans ce contexte pour inclure également « un père » et/ou « toute personne qui s’occupe d’un enfant ».
Le sujet a attiré des participants qui ont rapidement rempli la salle où se tenait l’événement. L’événement a été si populaire qu’il n’y avait pas assez de chaises et les membres du public ont choisi de se tenir debout dans la salle. Toutefois, cela n’a pas empêché les gens de rester et de s’engager avec les panélistes.
Une question posée par deux participants de Tanzanie et du Congo demandait comment d’autres pays et ONG peuvent travailler pour soutenir les enfants dont les parents sont condamnés à mort ? Les panélistes ont encouragé le travail en groupe en s’adressant à des organisations qui travaillent dans des domaines similaires : droits des détenus, droits de l’enfant, etc. Les coalitions ont un impact plus grand et profond que les actions isolées, car tout le monde a le même objectif. John Nyoka a déclaré qu’il faut « suivre le modèle d’autres institutions, qui ont obtenu de meilleurs résultats dans le domaine de la promotion de l’abolition. La Tanzanie a beaucoup appris de l’Ouganda, en particulier en matière d’actions pour l’abolition de la peine de mort. »
Le panel a été une révélation pour de nombreux participants. Selon certains, contrairement aux thèmes précédents de la Journée mondiale, le thème de cette année ciblait un groupe vulnérable particulier qui, par ailleurs, est victime des actions de ses parents ; il s’agissait d’une zone inexploitée et bien que l’information soit disponible, la sensibilisation est limitée.
Une formation de plaidoyer sur la façon de travailler avec la CADHP
Dans un effort continu pour fournir des ressources aux membres, la Coalition mondiale, aux côtés de la FIACAT, a tenu sa troisième édition d’un atelier de formation pour ses membres locaux dans le but d’enseigner comment la CADHP fonctionne et comment les ONG peuvent interagir avec elle. L’atelier bilingue, tenu la veille de la cérémonie d’ouverture de la CADHP le dimanche 20 octobre, était animé par Connie Numbi et Paul Angaman. L’atelier d’une journée comprenait des exercices pratiques, des travaux de groupe et des jeux de rôle.
« La formation était très importante – j’aurais aimé avoir cette information avant ! » a déclaré John Nyoka. Pour les enseignants de l’atelier, cette formation a été considérée comme très précieuse, notamment pour pouvoir contribuer à la session. Comme l’ont fait remarquer Connie Numbi, « [ce type de formation] est important parce que la plupart des ONG qui ont un statut d’observateur auprès de la CADHP, ne l’utilisent peut-être pas simplement parce qu’elles ne savent pas comment faire [pendant les sessions] ".
Quatorze personnes étaient présentes à l’atelier, ce qui prouve l’intérêt grandissant des parties qui trouvent cette formation nécessaire dans le contexte de la CADHP.
Lancement des Actes du Congrès mondial de 2019
Le Groupe de travail de la CADHP sur la peine de mort, les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires et les disparitions forcées en Afrique a organisé un panel le jeudi 24 octobre sur la situation globale en Afrique concernant les exécutions extrajudiciaires. Bien qu’elle ne soit pas nécessairement axée sur l’abolition de la peine de mort, la table ronde s’est terminée par les remarques de Nicolas Perron d’ECPM qui a lancé publiquement les Actes du Congrès mondial 2019 couvrant les objectifs et les résultats du Congrès à Bruxelles.
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