Résumé Annuel du Death Penalty Information Center
Statistiques
Selon le bilan annuel de la Death Penalty Information Center (DPIC), 2022 a été la huitième année consécutive avec moins de 30 personnes exécutées et moins de 50 personnes condamnées à mort au cours de l’année aux États-Unis.
Parmi les autres avancées en faveur de l’abolition, nous pouvons citer le Kentucky, deuxième État à accorder une exemption pour cause de santé mentale grave, la Californie, qui a promulgué la loi sur la justice raciale pour tous·tes (Racial Justice Act for All), et la Floride, qui a cessé de placer automatiquement toute personne condamnée à mort en isolement permanent. L’État de l’Oklahoma a également apporté quelques changements concernant les droits des prisonnier·ères, en mettant fin à l’incarcération dans des cellules sans fenêtre, en autorisant le contact pendant les visites et en donnant la possibilité de se divertir à l’extérieur. En outre, le 13 décembre, la gouverneure de l’Oregon, Kate Brown, a commué toutes les condamnations à mort en peines de prison à vie avec possibilité de libération conditionnelle et a ordonné le démantèlement de la chambre d’exécution de l’État. Elle a qualifié les commutations effectuées de « quasi-abolition ».
Même s’il s’agit de bonnes raisons de se réjouir, il faut rester conscient·es des mauvais traitements concomitants des exécutions. L’année 2022 a été qualifiée d’année des exécutions bâclées. En outre, de nombreuses exécutions ont eu lieu en dépit de graves handicaps psychosociaux, de lésions cérébrales, de déficiences intellectuelles et diverses revendications d’innocence. En effet, 72 pour cent des personnes exécutées présentaient une forme de handicap mental ou psychosocial. Au total, 18 personnes ont été exécutées et 20 personnes à mort, dont 56 % dans les seuls États de l’Oklahoma et du Texas. Dans ces deux États, cinq personnes ont été exécutées, suivies par l’Arizona (trois), l’Alabama et le Missouri (deux) et le Mississippi (une). Il est inquiétant de constater que l’Oklahoma prévoit de mettre à mort 58 % de tous les condamnés à mort. En outre, trois États, à savoir la Floride, l’Idaho et le Mississippi, ont élargi leur législation pour garantir le secret des exécutions.
La Californie, l’Oregon et la Floride maintiendront leur moratoire. Il s’agit d’un pas dans la bonne direction ; toutefois, l’abolition de la peine de mort est l’objectif final, ce qui correspond à l’opinion publique, puisque le soutien à la peine capitale a diminué, selon l’enquête Gallup Crime Survey. Même si le nombre d’exécutions de cette année est le plus bas depuis 1991, à l’exception des années de pandémie, c’est toujours 18 exécutions de trop.
* Ces statistiques et informations proviennent du bilan annuel 2022 de la DPIC, et ne s’étendent pas à 2023. Malheureusement, la Floride a mis fin à son moratoire le 23 février 2023 avec l’exécution de Donald Dillbeck.