Diminution du nombre de pays exerçant la peine de mort dans le monde malgré une augmentation des exécutions

Statistiques

le 20 juin 2024

Le 29 mai 2024, Amnesty International a publié son rapport annuel sur l’état des lieux de la peine de mort dans le monde. Ce travail de suivi effectué par Amnesty International montre qu’en 2023 un nombre de pays plus réduit que jamais a procédé au plus grand nombre d’exécutions recensées depuis près d’une décennie.

Des avancées notables en 2023 :

Ces chiffres confirment les tendances des dernières années, qui ont montré l’isolement croissant des pays non abolitionnistes

À ce jour, près des trois quarts des pays du monde sont abolitionnistes en droit ou en pratique. Au 31 décembre 2023, on comptait : 112 pays abolitionnistes pour tous les crimes, 9 pays abolitionnistes pour les crimes de droit commun seulement, 23 pays abolitionnistes en pratique et au total 144 pays abolitionnistes en droit ou en pratique pour 55 pays non abolitionnistes.

En Asie, la Malaisie a entièrement abrogé l’application obligatoire de la peine de mort et a réduit le champ d’application de ce châtiment. Le Pakistan a aboli la peine capitale pour les infractions liées aux stupéfiants, et les autorités du Sri Lanka ont exprimé leur intention de ne procéder à aucune exécution. En juillet, le Parlement du Ghana s’est prononcé en faveur de deux propositions de loi supprimant la peine capitale. Au Kenya, quatre propositions de loi visant à abolir la peine de mort ont été soumises au Parlement en août et en septembre 2023. Au Zimbabwe, une proposition de loi visant à abolir la peine de mort a été publiée au Journal officiel en décembre. Au moins 1 026 commutations de peines et au moins 83 grâces ont été accordées en 2023 et au moins cinq disculpations ont été enregistrées en Afrique sub-saharienne.

Les progrès visés pour 2024 :

Amnesty International a enregistré 1 153 exécutions en 2023, soit 270 de plus que qu’en 2022 (883), ce qui représente une augmentation de 31 %.

L’augmentation considérable du nombre d’exécutions enregistrées est largement attribuable à une hausse alarmante des mises à mort pour des infractions à la législation sur les stupéfiants en Iran.  L’Iran représentait à lui seul 74 % de toutes les exécutions recensées.

Cependant, ce chiffre ne tient pas compte des milliers de personnes qui auraient été exécutées en Chine, qui a été cette année encore le pays ayant procédé au plus grand nombre d’exécutions au monde.  En conséquence, le total mondial avancé dans ce rapport est un chiffre minimum qui ne représente que partiellement la véritable ampleur des exécutions survenues pendant l’année à travers le monde

Une augmentation du nombre d’exécutions avérées a aussi été constatée, en particulier, aux États-Unis : de 18 en 2022 à 24 en 2023, soit une hausse de 33 %.

Bien que le droit international relatif aux droits humains interdise le recours à la peine capitale pour les infractions n’entrant pas dans la catégorie des « crimes les plus graves » (c’est-à-dire les homicides volontaires), au moins cinq pays – l’Arabie saoudite, la Chine, l’Iran, le Koweït et Singapour – ont exécuté des personnes condamnées pour des infractions à la législation sur les stupéfiants.

La communauté internationale a adopté quatre traités internationaux prévoyant l’abolition de la peine de mort.

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