Criminalité et populisme freinent l’abolition dans les Caraïbes

Caraïbes

le 28 février 2010

Pour Juan Matos de Juan, président du Comité contre la peine de mort du barreau de Porto Rico, plusieurs facteurs expliquent cette tendance : la politique de sévérité contre le crime, le soutien politique et public à la peine de mort et l’influence américaine dans la politique régionale.
La démonstration de Piers Bannister, coordinateur peine de mort pour Amnesty International, est implacable : « Derrière l’image touristique des Caraïbes, la réalité est beaucoup plus désagréable. La pauvreté est un problème grave, beaucoup de personnes vivent dans des situations très difficiles. »
La région a le taux de criminalité le plus élevé de la planète. La Jamaïque, par exemple, a le 3e taux de criminalité le plus élevé du monde (derrière l’Afrique du Sud et la Colombie).

« On va pendre des gens »

Actes de violence aveugle pour quelques dollars, violence domestique, tensions ethniques, violence liée au trafic de drogue : face à cette accumulation de crime, la population veut des solutions. Bannister explique : « Les politiciens, pour endiguer la criminalité disent "On va pendre les gens" et la population est enthousiaste. Les politiciens ne peuvent rompre ce cercle, même s’ils sont personnellement contre la peine de mort. » Alors, comment créer un espace où chacun pourra assumer ses convictions ?
Saul Lehrfreund, avocat britannique et co-directeur de Death Penalty Project, partage ce point de vue : « Il faut trouver une dynamique qui incite les politiciens à changer, qu’ils ne se cachent plus derrière des références bibliques, derrière la loi du talion. Il faut encourager les Caraïbes à prendre des décisions courageuses. »

Plus d'articles