Le Kirghizstan, 73e pays à adopter l’abolition irréversible
Protocole
Le 6 décembre, le Kirghizstan a accédé au Protocole de l’ONU sur l’abolition de la peine de mort, devenant le 73e Etat partie au traité depuis son adoption en 1989.
Jusqu’à son accession, le Kirghizstan était l’un des pays-cibles de la campagne de la Coalition mondiale pour la ratification de ce texte officiellement intitulé Deuxième protocole facultatif au Pacte international sur les droits civils et politiques.
Le plaidoyer a commencé avec le lancement officiel de la campagne en octobre 2009. Depuis, la Coalition mondiale et ses partenaires, les pays « amis du Protocole », ont organisé des réunions avec les autorités, adressé des rapports aux Nations unies et écrit au président et au parlement.
Ce fut le cas en novembre 2009, lorsque le parlement a rejeté le projet de loi de ratification du Protocole. Le texte a été réintroduit et finalement adopté en février 2010.
Accession malgré les troubles politiques
La Coalition mondiale a alors écrit de nouveau au président et au parlement pour les féliciter et les appeler à déposer les instruments de ratification auprès du secrétaire général des Nations unies afin que l’opération soit reconnue en droit international. Cette accession a pris neuf mois en raison des troubles politiques dans le pays.
Le Kirghizstan est abolitionniste depuis 1998, année de la dernière exécution et de la mise en place d’un moratoire. La Constitution a été révisée en 2006 et la peine de mort abolie par son retrait du Code pénal en juin 2007.
Au niveau international, le Kirghizstan a voté en faveur des résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies pour un moratoire sur les exécutions en 2007 et 2008. Le Kirghizstan s’est aussi engagé à voter pour la résolution prévue en décembre 2010 et, comme en 2008, fait partie des pays signataires du texte.
Le Kirghizstan est désormais partie au Protocole de l’ONU sur l’abolition de la peine de mort comme ses voisins les plus proches, l’Ouzbékistan et le Turkménistan. La Coalition mondiale espère maintenant que d’autres nations d’Asie centrale, comme le Kazakhstan et le Tadjikistan, vont rejoindre la tendance mondiale vers l’abolition.