Le Nigeria reprend les exécutions malgré la mobilisation des ONG locales
Afrique
Malgré la forte mobilisation des associations nigérianes des droits de l’Homme, quatre hommes ont été pendus dans la prison de Benin City (état d’Edo) le lundi 24 juin. Un cinquième condamné risque le peloton d’exécution dans les prochains jours après sa condamnation à mort par un tribunal militaire lorsque l’armée était au pouvoir avant le retour à la démocratie en 1999.
Le président Goodluck Jonathan (photo) a récemment recommandé aux gouverneurs de procéder aux exécutions en attente. Le Nigeria n’avait procédé à aucune exécution depuis 2006 et la nouvelle a consterné la société civile.
Legal Defense and Assistance Project (LEDAP), une organisation membre de la Coalition mondiale, avait déposé un recours devant la Cour d’appel fédérale au nom des quatre condamnés.
« D’après la loi nigériane, un recours et une demande de suspension d’exécution devraient mettre toute action en attente jusqu’à une décision de justice. En exécutant les prisonniers, le gouvernement du Nigeria a fait preuve d’un manque de respect grossier pour l’État de droit et pour le processus judiciaire », a déclaré Chino Obiagwu, coordinateur national de LEDAP, dans un communiqué.
Un autre membre nigérian de la Coalition mondiale, Human Rights Law Service (HURILAWS), a également condamné la rupture du moratoire en citant l’opinion du ministre fédéral de la Justice qui s’opposait à sa « violation car elle attirerait des sanctions des Nations unies ».
« Nous sommes en accord avec le ministre de la Justice lorsqu’il dit que la peine de mort, qui n’était plus utilisée au Nigeria, est anachronique et de dissuade pas efficacement le crime, » a déclaré HURILAWS dans un communiqué.
Près de 1000 prisonniers sont dans le couloir de la mort au Nigeria, dont 59 condamnés en 2012. La majorité d’entre eux ont été jugés par des tribunaux militaires avant 1999, époque à laquelle l’équité des procès était sujette à de sérieux doutes.
Photo : World Economic Forum/Flickr
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