L’Afrique se penche sur sa peine de mort
Afrique
Le Groupe de travail sur la peine de mort de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) prépare, avec l’aide de la Coalition mondiale, un document de large portée sur la peine de mort en Afrique qui servira de base à son action.
Lors de sa première réunion depuis sa création, au Swaziland en mai, le Groupe de travail a décidé de développer les termes de référence de sa mission. Le nouveau document examinera les aspects historiques de la peine de mort depuis la période pré-coloniale et détaillera le contexte judiciaire de l’application de la peine capitale en Afrique et ailleurs.
Il exposera les arguments pour et contre la peine de mort ainsi que la perspective d’un moratoire et proposera une stratégie pour la CADHP.
La Coalition mondiale, qui a le statut d’observateur au Groupe de travail, a été sollicitée pour fournir des informations aux experts chargés de rédiger le document. Liévin Ngondji, de l’association Culture pour la Paix et la Justice de RDC, membre de la Coalition mondiale, a participé à la réunion au Swaziland dans ce but. La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), également membre de la Coalition mondiale, jouit aussi du statut d’observateur.
Les informations, notamment celles fournies par les membres de la Coalition mondiale, sont en train d’être rassemblées et le document qui en résultera sera discuté lors d’un forum ouvert à Kigali en novembre avant d’être adopté par le Groupe de travail.
Première mention en 1999
La CADHP a mentionné la peine de mort pour la première fois en 1999, dans une résolution demandant à ce que tous les Etats africains :
« a) limitent l’application de la peine capitale aux crimes les plus graves;
b) envisagent l’établissement d’un moratoire sur les exécutions capitales;
c) réfléchissent à la possibilité d’abolir la peine capitale. »
Elle a ensuite mis en place le Groupe de travail en 2005.
Selon un rapport publié en 2007 par Lilian Chenwi, chercheur au Centre pour les droits de l’Homme de l’Université de Pretoria, « mettre la peine de mort à l’ordre du jour de la Commission et former le Groupe de travail sur la peine de mort sont deux étapes majeures vers l’abolition de la peine de mort en Afrique ». Elle ajoute toutefois que les « limites en ressources freinent déjà le fonctionnement du groupe ».
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