Japonais et européens partagent leurs “Réflexions sur la vie”
Abolition
« Je continuerai à faire de mon mieux pour abolir la peine de mort, conformément à la tendance internationale », a déclaré Shizuka Kamei (photo), le nouveau ministre des services postaux et financiers, le 2 décembre.
Kamei a ajouté que son gouvernement, dirigé par le premier ministre Yukio Hatoyama, inverserait al tendance à l’augmentation du nombre d’exécutions établie par son précédesseur. Cependant, il a reconnu que le Japon n’était pas prêt pour l’abolition et a promis de travailler totu d’abord à un moratoire sur les exécutions.
Kamei s’exprimait lors de l’événement « Réflexions sur la vie : perspectives européennes et asiatiques sur la peine capitale », organisé par la présidence suédoise de l’Union européenne à l’Université Waseda de Tokyo.
Les hommes politiques doivent ouvrir la voie
Ove Bring, professeur émérite à l’Institut national de défense et à l’Université de Stockholm en Suède, a présenté le point de vue européen sur la peine de mort. Après avoir donné un panorama de l’histoire de l’abolition en Europe depuis le 18e siècle, il a expliqué les dirigeants politiques y avaient pris les devants avant de convaincre l’opinion publique que la peine capitale était une erreur.
« Les politiciens ont probablement senti que cette question ne se prêtait pas à l’appréciation de l’homme de la rue, car les citoyens en générale réagissent de manière plus émotionnelle que rationnelle sur le sujet », a-t-il déclaré. Il a rappelé que l’UE avait demandé aux dirigeants japonais d’adopter une attitude similaire, bien que la majorité de la population du pays continue à soutenir la peine de mort.
Il a également insisté sur le risque d’erreur judiciaire comme argument-clé en faveur de l’abolition.
Lors de la table-ronde qui a suivi, Maiko Tagusari, représentante de l’association membre de la Coalition mondiale Center for Prisoners’ Rights, a affirmé que la peine capitale n’était pas liée aux valeurs asiatiques. Au contraire, elle a accusé les médias japonais de mal renseigner le public sur la peine de mort et assuré que des citoyens correctement informés cesseraient de la soutenir.