La coopération abolitionniste à tous les niveaux lancée à Genève
Congrès mondial
Devant une salle comble, l’ancienne Conseillère fédérale suisse, Ruth Dreifuss, a insisté sur l’objectif majeur de mettre hors la loi la peine capitale, première des violation des droits de l’homme. La bataille pour le moratoire sur l’utilisation de la peine capitale n’est qu’une étape, a-t-elle affirmé. Une date est envisagée: 2015 pour l’abolition et la suppression de la peine de mort dans le monde.
Un rapport des Nations unies présenté en avant-première a mis l’accent sur l’évolution positive du nombre de pays abolitionnistes en droit et de fait. Sur la base de cette tendance, une abolition mondiale peut être envisagée de manière plus plausible aux alentours de 2025-30. Les observations révèlent que lorsqu’un pays rétentionniste est incité à réfléchir sur l’abolition, les changements vont vite.Malgré ces résultats encourageant, deux régions restent préoccupantes, l’Asie et le Moyen-Orient. Des régions dans lesquelles la société civile s’implique de plus en plus mais reste isolée et menacée, comme en Iran et en Chine. C’est pourquoi les états, l’ONU, les organisations internationales et ONG doivent travailler ensemble pour convaincre les pays rétentionnistes.
Sentiment populiste
Les stratégies communes passent par des campagnes de sensibilisation et du lobbying menés essentiellement, auprès des pays rétentionnistes mais aussi des états abolitionnistes afin de faire pression et accompagner le passage vers le moratoire puis l’abolition. Aux Etats-unis, Manfred Nowak, le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, souligne qu’il y a "de plus en plus d’audience et de suivi de la justice et du public sur les décisions de la commission de la cour interaméricaine, ainsi qu’une plus grande visibilité médiatique."
Les représentants des commissions des droits de l’homme africaine et interaméricaine ainsi que de l’Union Européenne, le Conseil de l’Europe et les Nations unies s’accordent sur l’obstacle principal à l’abolition : le sentiment populiste.
Les manières de s’unir, de coordonner les efforts et les stratégies pour lutter contre la peine de mort seront exposés et débattus en tables rondes et ateliers durant toute la durée du congrès. Parmi les pistes lancées : encourager la société civile, par exemple en Chine ; impliquer différents acteurs, comme les entreprises tentées d’investir dans des pays rétentionnistes ; et œuvrer pour plus de transparence ou agir sur les processus culturels.
A l’issue de la séance plénière, Danthong Breen, de l’association Union pour les libertés basée en Thaïlande, explique pourquoi la peine de mort est une torture.
Regardez l’interview ci-dessous.
Session plénière du mercredi 24 février 2010Quels engagements des organisations internationales et régionales pour l’abolition de la peine de mort ?