Le dernier jour d’un condamné ou l’autopsie d’une peur
Congrès mondial
Un décor minimaliste, une cellule stylisée, une étroite fenêtre armée de trois barreaux et un homme, terrorisé par sa mort programmée.
Quel crime a-t-il commis ? Le texte de Victor Hugo ne le révèle pas, mais il détaille la vulnérabilité humaine dans le compte à rebours qui précède son exécution : la souffrance de l’attente, l’impossible insouciance du temps qui passe, des derniers jours, dernières heures, dernières minutes.
L’avenir se refuse obstinément, malgré les rêves de grâce puis d’évasion. Les mots ultimes d’autres hommes exécutés s’affichent en lettres de sang sur les parois de la cellule. Dehors, le son de la foule avide de têtes coupées rappelle sans répit à cet homme l’issue funeste de sa courte vie. L’angoisse, la culpabilité, les cris de révoltes se figent lors de la dernière visite de l’enfant. Puis tout bascule.
Une création offerte aux congressistes de Genève 2010
David Lesné, comédien et créateur de la compagnie Ici Théâtre, donne magnifiquement vie à ce personnage et à ses tourments. Rompu aux rôles de comédies, il désirait s’attaquer à un texte fort, profond, chargé de sens et d’humanité. En 2009 il avait contacté ECPM pour offrir aux congressistes du 4e Congrès mondial l’adaptation théâtrale du Dernier jour d’un condamné de Victor Hugo. Sous la direction du metteur en scène François Bourcier, l’artiste a considérablement réduit le texte pour n’en garder que les fragments d’une pensée douloureuse, morbide et pourtant si vivante.
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