Pour échapper à la peine de mort, mieux vaut être riche et tuer un étranger !
Statistiques
Nabeel Rajab, président du Centre de défense des droits humains de Barheïn, a rappelé la spécificité de la région du Golfe : « Dans nos pays, entre 25% et 80% de la population est issue d’Afrique et d’Asie, ils viennent pour travailler. »En Arabie Saoudite, où les immigrés représentent 30 % de la population, 50 % des personnes exécutées sont issues de l’immigration.« C’est une population vulnérable car souvent les immigrants n’ont pas d’ambassade pour les aider dans leur pays de résidence. Quand il y a une ambassade, de peur de déplaire au riche pays du Golfe, elle étouffe l’affaire », explique-t-ilDans ces conditions, comment se défendre sans soutien politique, sans argent, dans une langue étrangère et sans assistance juridique ?
« L’argent peut acheter votre immunité »
« L’argent peut acheter votre immunité, la torture de la peine de mort est réservée aux pauvres », confirme Kamran Arif, avocat au Pakistan, pays qui réunit un tiers des hommes et femmes condamnés à mort dans le monde.Aux Etats-Unis, la défense d’un condamné est également liée à ses ressources financières mais pas seulement : l’origine ethnique joue un rôle primordial. Les études menées récemment ont révélé que les risques d’être condamné à mort augmentent de 50 % si la victime est blanche. Michael Radelet, professeur à l’université du Colorado a étudié 16 000 cas de condamnations à mort, il a découvert que dans seulement 30 cas la victime était noire. « Plus que la race du prévenu, c’est la race de la victime qui compte. »Une vérité dérangeante qui se vérifie à Bahreïn aussi, comme en témoigne Nabeel Rajab. Et Michael Radelet de conclure devant tant d’injustice : « Plus les gens sont informés sur la peine de mort, plus ils s’y opposent. »
Table ronde du mercredi 24 février 2010La discrimination ethnique, raciale et sociale dans l’application de la peine de mort.
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Procès équitable