La peine de mort aux Emirats, cause de “graves inquiétudes”
Déclaration
La Coalition mondiale exprime ses « graves inquiétudes quant à l’utilisation de la peine de mort dans les Emirats Arabes Unis » dans une lettre envoyée début mai au ministre de la Justice émirati, Hadef bin Jua’an Al Dhaheri.
La Coalition mondiale y critique l’enquête et le procès de 17 Indiens récemment condamnés à mort pour le meurtre d’un Pakistanais, affirmant qu’ils « constituent une violation grossière des standards internationaux de procédure en matière de peine de mort ».
Selon Lawyers for Human Rights International, une organisation membre de la Coalition mondiale, les accusés ont été torturés et n’ont pas eu accès à une traduction correcte ni à tous les documents du procès, qui s’est tenu en Arabe. Aucun d’entre eux ne parlait cette langue.
Des délinquants mineurs dans le couloir de la mort
La Coalition mondiale souligne également le cas de trois jeunes gens condamnés à mort pour meurtre bien qu’ils n’aient eu que 17 ans au moment des faits. « Un tribunal a jugé que leur barbe indiquait qu’ils étaient assez âgés pour assumer la responsabilité de leur crime », dénonce la lettre.
Le courrier indique que ces condamnations violent les droits de l’Homme tels que reconnus internationalement par les Nations unies. La Coalition mondiale appelle donc les Emirats à commuer la peine des mineurs et à garantir un procès équitable en appel aux 17 condamnés indiens.
Elle note également que malgré l’absence d’exécution aux Emirats depuis 2008, une tendance inquiétante à l’augmentation du nombre de condamnations à mort y est visible depuis plusieurs mois.
La lettre demande donc au ministre de la Justice d’« établir un moratoire sur les exécutions en vue de l’abolition de la peine de mort ».
> Télécharger la lettre de la Coalition mondiale au ministre de la Justice émirati (en anglais)
> Soutenir les appels urgents lancés par Amnesty International concernant les 17 condamnés indiens et les trois mineurs