5 000 jours sans exécution : l’occasion d’abolir en Corée du Sud

Asie

Publié par Martin Carbonell avec ADPAN and MVFHR, le 8 septembre 2011

La proposition de loi doit être entérinée par la Commission sur le droit et la justice avant de pouvoir être examinée par l’Assemblée nationale. Il y a eu depuis 2008 trois projets de loi différents visant à abolir la peine de mort.
Ils sont tous encore en attente d’une décision de la Commission sur le droit et la justice. Comme il n’existe pas de limite de temps pour les délibérations, les projets de loi ne seront plus valides à la fin de la législature en 2012.
La Coalition mondiale avait d’ailleurs joué un rôle actif quand la dernière proposition pour l’abolition de la peine de mort en Corée du Sud a été présentée lors de la Journée mondiale contre la peine de mort de 2008.

Action internationale

Une action internationale a été lancée pour rassembler les déclarations célébrant l’anniversaire des 5 000 jours (14 ans) sans exécution et en faveur du nouveau projet de loi pour l’abolition.
Des organisations telles que Anti Death Penalty Asia Network (ADPAN), Réseau d’Asie contre la peine de mort), Amnesty International, la Coalition mondiale contre la peine de mort, Murder Victim’s Families for Human Rights (MVFHR), Familles de victimes pour les droits de l’Homme), Taiwan Alliance to End the Death Penalty (TAEDP), Alliance taïwanaise pour en finir avec la peine de mort) ainsi que des représentants sud coréens de la société civile, de groupes religieux et des membres de l’Assemblée nationale appellent d’une même voix la Commission sur le droit et la justice à se prononcer en faveur de l’abolition de la peine de mort en Corée du Sud. L’action sera marquée par une conférence de presse, des prises de parole publiques, des réunions avec des députés et d’autres membres de familles de victimes de meurtre coréens.
Le 7 septembre, une délégation de MVFHR a rencontré Yoo Keun Woo, Président de la Commission sur le droit et la justice de l’Assemblée Nationale, et d’autres membres de l’Assemblée Nationale. Elle a ainsi apporté la contribution des familles de victimes de meurtre pour appuyer les efforts visant à abolir la peine de mort.
MVFHR a transmis des déclarations provenant du monde entier au Président Woo, y compris celles d’ADPAN et de la Coalition mondiale contre la peine de mort.

« Risque d’un retour à l’emploi de cette peine cruelle, inhumaine et dégradante »

La déclaration d’ADPAN reconnait de manière univoque : « Tant que la peine de mort reste en vigueur et que des peines de morts sont prononcées, le risque d’un retour à l’emploi de cette peine cruelle, inhumaine et dégradante demeure une réalité. Sur 41 pays en Asie et dans la région Pacifique, 27 ont aboli la peine de mort en droit ou en pratique. Dans les 14 pays maintenant la peine de mort, les exécutions diminuent et son utilisation en général est moins fréquente. »
Selon ADPAN, la Corée du Sud observe un moratoire non officiel depuis 1998, lorsque l’ancien Président Kim Dae-jung, lui-même condamné à mort en 1980, est entré en fonction et a suspendu les exécutions. En décembre 1997, 23 personnes ont été exécutées de manière expéditive, et depuis aucune exécution n’a eu lieu dans le pays.
Au 31 décembre 2010, 60 personnes ont vu leur peine confirmée et demeurent dans les couloirs de la mort. Des peines de mort continuent d’être prononcées.
Cet anniversaire est le moment idéal pour soutenir l’abolition de la peine de mort en Corée du Sud.

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