Le Connecticut intensifie la dynamique pour l’abolition
Bonnes nouvelles
Le Gouverneur du Connecticut, Dannel P. Malloy, a mentionné la tendance internationale à l’abandon de la peine de à la suite du vote historique du parlement de l’État en faveur de l’abolition. « Quand je signerai ce texte de loi, le Connecticut rejoindra les 16 autres états et la quasi majorité des nations industrialisées et se dirigera vers ce que je pense être une meilleure politique publique. »
Les deux chambres de l’Assemblée Générale de l’État (photo) ont voté l’abrogation de la peine de mort, qui n’a été utilisée qu’une seule fois dans les dernières cinquante-deux dernières années, dans le cas d’un détenu qui avait choisi d’abandonner ses recours et d’accepter l’exécution.
Vote serré
Le vote au Sénat la semaine dernière a été serré et emprunt de tension, alors que le résultat était incertain. La Chambre des Représentants a suivi avec une majorité confortable en faveur de l’abolition après un débat qui a duré neuf heures et qui s’est terminé tard dans la nuit.
Le Gouverneur Malloy a déclaré qu’il signerait le projet de loi tant que celui-ci ne serait pas rétroactif, laissant onze condamnés dans le couloir de la mort. Cette disposition est considérée comme la reconnaissance de l’horrible triple meurtre en 2007 de la famille du Dr William Petit, qui est très clairement opposé à l’abolition et qui bénéficie de la sympathie de tous ainsi que du soutien de quelques législateurs.
Les votes ont largement reflété les lignes des partis, avec les démocrates, qui contrôlent les deux chambres, majoritairement en faveur de l’abolition et les républicains majoritairement opposés.
Les débats ont évoqué des thèmes familiers aux États-Unis au moment où plusieurs Etats se dirigent rapidement vers la fin de cette pratique.
« Aujourd’hui est un jour très important et potentiellement historique parce que le Sénat a … une opportunité de corriger le caractère arbitraire, la discrimination, l’approche aléatoire de l’application de notre peine de mort dans cet Etat », a déclaré le sénateur démocrate Eric Coleman au journal The Hartford Courant.
Histoire ancienne
Le Connecticut est l’une des treize colonies originelles de l’Amérique, et l’histoire de l’application de la peine de mort y remonte au 17e siècle. Mais dans cette plus ancienne région du pays, le nord-est, seuls le New Hampshire et la Pennsylvanie utilisent encore la peine capitale.
Ce dernier rejet de la pratique controversée du meurtre d’État suit la tendance croissante nationale aux États-Unis, qui reflète la tendance internationale vers l’abolition de la peine de mort.
Ces dernières années, le New Jersey, le Nouveau-Mexique et l’Illinois ont tous, par leurs législateurs, abrogé la peine de mort, et la plus haute cour de New York a invalidé la peine capitale de l’Etat.
La Californie en ligne de mire
Le prochain grand succès sera peut-être la Californie, le plus grand état, avec de loin le plus grand couloir de la mort : plus de 720 personnes y attendent leur exécution. Le mouvement SAFE California Initiative est en passe d’être qualifié pour le référendum d’Etat du 6 novembre prochain.
La Californie a exécuté treize personnes dans l’ère moderne de la peine capitale, pour un coût total de 4 milliards de dollars, selon un rapport publié récemment par le juge Arthur Alarcon et le Professeur Paula Mitchell.
SAFE California, qui est soutenu par une coalition de professionnels du maintien de l’ordre, des membres de familles de victimes, des innocentés, des groupes religieux et des organisations des droits de l’homme, s’engage à consacrer 100 millions de dollars sur le montant estimatif de 184 millions de dollars par an qui serait économisés par l’abolition à la résolution de crimes graves non résolus.
En Californie, 46% des homicides et 56% des viols répertoriés ne sont pas résolus. Remplacer la peine de mort par une sentence de prison sans possibilité de libération conditionnelle est largement considérée comme un moyen d’améliorer la sécurité publique.