Le mouvement abolitionniste se tourne vers les parlementaires

Abolition

Publié par Coalition mondiale contre la peine de mort, le 11 octobre 2013

La communauté abolitionniste accorde de plus en plus d’attention aux parlementaires en tant qu’acteurs-clés de la lutte contre la peine capitale. Dans la plupart des pays, l’abolition passe par la législation, et il faut du courage politique et une bonne connaissance du sujet pour proposer un texte à son parlement.
De plus, les parlementaires des pays rétentionnistes comme abolitionnistes peuvent sensibiliser le public au mouvement universel croissant contre la poursuite des exécutions, faire passer des lois qui réduisent le nombre de crimes punis de mort et mener des enquêtes parlementaires pour s’assurer que tous les prévenus passibles de la peine capitale sont jugés dans les meilleures conditions.
En janvier 2013, le solide groupe multipartisan sur l’abolition de la peine de mort du Parlement britannique a organisé une rencontre entre les militants abolitionnistes et les experts des réseaux parlementaires. Ils ont discuté de ce qui pouvait et devait être fait pour créer un réseau de parlementaires abolitionnistes, et de ce qu’un tel réseau pourrait apporter à l’efficacité du mouvement contre la peine de mort.
La Coalition mondiale et plusieurs de ses membres, notamment Ensemble contre la peine de mort (ECPM) et Penal Reform International, ont continué à travailler sur ce sujet. Leurs efforts ont débouché sur deux événements tenus par ECPM à Paris et par la Commission internationale contre la peine de mort à Genève à l’occasion de la 11e Journée mondiale contre la peine de mort le 10 octobre 2013.

Le parlement français accueille un séminaire sur la peine de mort en Afrique du Nord et au Moyen-Orient

ECPM, en partenariat avec l’Assemblée nationale, le Sénat et le ministère des Affaires étrangères français, a organisé un séminaire de deux jours sur la peine de mort en Afrique du Nord et au Moyen-Orient au parlement français les 9 et 10 octobre.
Quarante parlementaires venus d’Algérie, d’Égypte, de Jordanie, du Liban, de Libye, du Maroc, de Mauritanie, des Territoires palestiniens et de Tunisie ont débattu de sujets tels que le rôle des parlementaires dans le cheminement vers l’abolition et l’importance de créer un réseau parlementaire contre la peine de mort.
Des signes d’espoir sont venus du Liban, où les parlementaires travaillent en collaboration étroite avec la société civile, ou du Maroc, où un réseau de 200 parlementaires abolitionnistes a récemment vu le jour.
En Algérie et en Tunisie, le moratoire semble stable mais les délégués de ces pays ont dénoncé les arguments religieux utilisés par une frange extrémiste du parlement pour bloquer l’abolition.
L’espoir existe dans la très rétentionniste Égypte, où la rédaction de la nouvelle constitution pourrait mettre en place le respect du droit à la vie, prélude à un débat sur l’abolition.
Pendant ce séminaire, la Coalition a présenté son projet de guide pratique sur la peine de mort et sur les exemples de stratégies ayant réussi ou échoué à faire avancer l’abolition. Plusieurs parlementaires présents seront directement associés au projet.
Regardez ci-dessous une vidéo avec Frank Warburton, expert des réseaux parlementaires, chargé de la rédaction du guide de la Coalition mondiale :

Événement conjoint ICDP/IPU à Genève

À Genève, la Commission international contre la peine de mort (ICDP) et l’Union inter-parlementaire ont marqué la Journée mondiale contre la peine de mort par un événement conjoint à destination des parlementaires.
La journée a été consacrée à la tendance mondiale vers l’abolition et au rôle des parlements pour mettre fin à ce châtiment cruel et barbare. Là aussi, à en juger par les échanges sur place, les parlementaires représentent une force indéniable pour l’abolition de la peine capitale.
Les élus de 11 pays ont bénéficié de présentations sur la façon dont les États abolissent la peine de mort et écouté leurs collègues du Kazakhstan et du Maroc expliquer leur rôle dans le processus abolitionniste en tant que parlementaires.

Photo : ©IPU/I. Décarroux

Plus d'articles