Effort unifié contre la peine capitale à l’examen des droits de l’Homme en Iran

Normes internationales

Publié par Thomas Hubert, le 30 octobre 2014

Il y a quatre ans, 29 des recommandations adressées à l’Iran par les nations du monde lors de son Examen périodique universel des droits de l’Homme (EPU) concernaient la peine de mort. Téhéran en avait accepté trois, et les militants qui suivent le pays estiment qu’une seule a été appliquée (le retrait de certaines infractions religieuses de la liste des crimes punis de mort).
Après avoir amélioré leur coordination et conduit un plaidoyer international ciblé, ils estiment aujourd’hui que l’Iran et la communauté internationale peuvent mieux faire lors de la nouvelle session de l’EPU ce vendredi.
Parmi les documents qui alimenteront les débats, on trouve un rapport détaillé sur les nombreux aspects de l’administration de la peine de mort en Iran qui constituent des violations du droit international des droits de l’Homme, soumis au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU par The Advocates for Human Rights au nom de la Coalition et de quatre de ses membres.
Iran Human Rights (IHR), l’un des auteurs du rapport, a également présenté leur déclaration commune lors d’une réunion préparatoire à l’EPU le 8 octobre (photo ci-dessus), en recommandant des actions spécifiques sur des problèmes comme l’utilisation de la lapidation ou les exécutions visant des minorités ethniques.
« Les représentants de nombreux pays ont participé, y compris ceux de la République islamique. Je pense que la peine de mort va encore être au centre des recommandations du monde à l’Iran », estime Mahmood Amiry-Moghaddam, porte-parole d’IHR.

Focus sur les exécutions publiques et les infractions liées aux drogues

Lors du précédent EPU, de nombreux pays avaient appelé l’Iran à respecter des principes de base des droits de l’Homme. « Cette année, notre objectif est de viser à la fois les grands principes et des points plus détaillés. Par exemple, les exécutions publiques, la peine de mort pour trafic de drogue et le possibilités insuffisantes de recours dans ces affaires », explique Amiry-Moghaddam.
Plus largement, IHR est l’un des quatre membres de la Coalition mondiale parmi les 13 ONG qui ont unis leurs efforts pour améliorer la réponse de la communauté internationale aux violations des droits de l’Homme en Iran au sein de la plate-forme ImpactIran.
« Nous travaillons ensemble pour aider le rapporteur spécial de l’ONU sur l’Iran à alimenter ses rapports, pour préparer l’EPU, pour rencontrer les délégations des États membres et pour nous adresser à leurs parlements », explique Taimoor Aliassi, représentant auprès de l’ONU pour l’Association pour les Droits Humains au Kurdistan d’Iran-Genève (KMMK-G).
Les membres d’ImpactIran déclarent qu’une meilleure coordination leur a permis d’accroître leur portée internationale et d’avoir un impact plus fort dans leurs soumissions conjointes auprès des Nations unies. Leur collaboration se poursuivra à l’avenir pour suivre l’application des recommandations de l’UPR, comme ils ont commencé à le faire au moyen d’un superbe site web de visualisation.
« Iran fera de nouvelles promesses, et nous continuerons à coopérer avec l’ONU et avec la Coalition mondiale pour vérifier si elles sont tenues et pour dénoncer les violations qui, malheureusement, vont continuer », prévoit Aliassi.

Regardez l’EPU de l’Iran ici en direct le vendredi 31 octobre à partir de 8h GMT

Photo : JFI/Iran HR

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