L’Asie devient un carrefour du dialogue abolitionniste

Asie

Publié par Emile Carreau, le 6 novembre 2014

L’organisation chrétienne défend le principe « Il n’y a pas de justice sans la vie », un message qui a clairement été entendu lors des deux événements.
Plus de 600 personnes ont participé à la conférence d’une journée à Tokyo le 23octobre, parmi lesquels 18 parlementaires japonais, des diplomates de l’Union européenne, des avocats et des représentants de la société civile qui militent pour les droits de l’Homme ainsi qu’un ancien condamné à mort, Iwao Hakamada.
Une conférence de deux jours a suivi à Manille, aux Philippines, les 27 et 28 octobre. La séance finale sur Green Square à Mandaluyong City a rassemblé plus de 4 000 personnes venues écouter la déclaration finale qui exprime la nécessité pour la justice de respecter « la vie et la dignité humaine, croyant fermement en la réhabilitation de l’être humain ».
Le rassemblement a attiré des participants d’autres pays asiatiques comme le Cambodge, le Laos, le Sri Lanka, le Vietnam, le Japon, l’Inde ou l’Indonésie.

« Émotion sincère »

«Il était clair que les participants étaient très motivés et tous engagés de façon concrète dans la lutte contre la peine de mort. Il y a eu des moments d’émotion sincère pendant cette réunion », a déclaré Alberto Quattrucci, Secrétaire général de la Communauté de Sant’Egidio pour les peuples et les religions.
« La Communauté de Sant’Egidio continuera à promouvoir des conférences en Asie sur les droits de l’Homme et la valeur de la vie. Nous voulons continuer. »
Quattrucci a ajouté que lors de la conférence, Sant’Egidio a reçu une invitation pour promouvoir une réunion sur le thème « Il n’y a pas de justice sans la vie » en Inde. « Mais nous voulons aussi renouveler l’expérience aux Philippines ! », dit-il.
«Nous avons choisi les Philippines parce que nous sommes fermement convaincus que le pays peut jouer un rôle important et crucial dans la bataille pour les droits de l’Homme et l’abolition de la peine de mort dans toute la région. »
La ministre philippine de la justice Leila M. De Lima a déclaré lors de la conférence : « La peine de mort tue des innocents. La peine de mort affecte les personnes vulnérables et marginalisées de façon disproportionnée. Il n’a jamais été prouvé que la peine de mort dissuade les criminels. Nous ne devrions pas avoir peur de passer à l’offensive et de nous opposer à ceux qui prétendent qu’il existe un effet dissuasif. »
Les Philippines ont aboli la peine de mort, mais ses voisins la maintiennent De nombreux travailleurs migrants issus de cet État abolitionniste se trouvent dans les couloirs de la mort en Asie, une région qui représente la majorité des exécutions dans le monde.
Une autre organisation membre de la Coalition mondiale, ECPM, organisera une conférence régionale sur la peine de mort dans l’État rétentionniste de Malaisie au milieu de l’année prochaine.

Religion et abolition

« Les religions peuvent jouer un grand rôle dans la promotion d’une vraie bataille pour l’abolition de la peine de mort », a noté Quattrucci.
« Grâce à un dialogue sincère et une collaboration mtuelle, les religions peuvent maintenant trouver le courage et l’audace d’ouvrir le débat en faveur de la vie, avec les dirigeants politiques de tous les États. »
Ce sentiment est partagé par le Pape François qui « appelle tous les hommes et femmes de bonne volonté à se battre pour l’abolition de la peine de mort sous toutes ses formes ». La Communauté de Sant’Egidio a utilisé sont message pendant les conférences – regardez-le ci-dessous.

La Communauté de Sant’Egidio organise également la campagne « Villes pour la vie-Villes contre la peine de mort », qui voit l’illumination de milliers de monuments dans les villes du monde le 30 novembre de chaque année.

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