Déclaration à l’occasion de l’adoption du rapport EPU du Liban
Déclaration
Nous saluons le positionnement du Liban dans l’acceptation de certaines recommandations relatives au renforcement du secteur de la justice et celles visant à améliorer les conditions de détention, notamment à lutter
contre les actes de torture et de mauvais traitements.
Néanmoins, nous regrettons profondément que le Liban n’ait accepté aucune des recommandations relatives à l’abolition de la peine de mort alors même qu’il a voté pour la première fois en faveur de la Résolution de l’Assemblée Générale des Nations unies appelant à l’instauration d’un moratoire universel sur l’application de la peine de mort
en décembre 2020.
Le Liban observe un moratoire de facto depuis 2004 mais les magistrats continuent de prononcer des condamnations à mort. La peine de mort est encore prévue pour une vingtaine d’infractions, y compris des infractions qui ne sauraient être considérées comme appartenant à la catégorie des crimes les plus graves au sens du droit international. Aujourd’hui, 82 condamnés à mort dont 1 femme seraient actuellement détenus dans les prisons libanaises.
La peine de mort n’est pas la justice, elle n’a pas d’effets dissuasifs. La tendance universelle est à l’abolition : 115 États ont aboli la peine de mort pour tous les crimes ou pour les crimes de droit commun, dont 19 États membres de l’Organisation de la Coopération islamique.
Convaincus que l’abolition de la peine de mort contribue au renforcement des droits de l’Homme, nous appelons le Liban à franchir de nouvelles étapes visant à aller progressivement vers l’abolition. Nous invitons la communauté internationale à l’accompagner.
Je vous remercie de votre attention.