Plaidoyé pour la reconnaissance de la réalité des femmes condamnées à mort dans la lutte pour les droits des femmes
Plaidoyer
Du 16 au 20 juillet, une délégation de la Coalition mondiale, composée de Connie Numbi de Foundation for Human Rights Initiative, Dr. Anna Henga de Legal Human Right Center, Damaris Kemunto de la Section kenyane de la Commission internationale des juristes (ICJ Kenya), et Méline Szwarcberg, responsable de projet femme et genre à la Coalition mondiale, s’est rendue à Kigali (Rwanda) au sommet sur les droits des femmes Women Deliver.
Tout au long du sommet, elles ont mené un plaidoyer pour la reconnaissance de la réalité des femmes condamnées à mort dans la lutte pour les droits des femmes. Elles ont notamment organisé un évènement parallèle non officiel mercredi 19 Juillet 2023.
Bien que les femmes condamnées à mort représentent actuellement moins de 5 % de la population mondiale des couloirs de la mort, l’analyse de leurs profils, de leurs antécédents et des crimes pour lesquels elles ont été condamnées à mort révèle l’existence significative de biais de genre dans les procédures d’application de la peine capitale.
Pourtant, la thématique des femmes condamnées à mort et plus largement des femmes en contact avec la loi était une fois de plus absente lors de cette conférence internationale sur les droits des femmes.
La Coalition mondiale s’est ainsi jointe à l’appel mené par Women Beyond Walls qui a publié, lundi 17 juillet, une lettre ouverte appelant les organisateur·s de Women Deliver à faire de l’incarcération des femmes l’un de leurs principaux sujets de discussion.
Pour Connie Numbi, vice-présidente de la Coalition Mondiale, il est impératif de mener la lutte pour les droits des femmes de manière collaborative et inclusive. Elle rappelle que les meurtres pour lesquels sont emprisonnées et condamnées à mort un grand nombre de femmes sont directement à la violence fondée sur le genre et la violence domestique qu’elles ont subie.
Dr Anna Henga mentionne ainsi que « les droits des femmes incarcérées et particulièrement des femmes condamnées à mort sont des droits humains » et devraient être au cœur d’une lutte intersectionnelle pour les droits des femmes.
Damaris Kemunto a souligné que les droits des femmes en contact avec la loi, en particulier les femmes condamnées à mort, devraient être promus de manière holistique, y compris dans le système de justice pénale. Tout en s’appuyant sur l’arrêt State Vs Truphena Ndonga Aswani [2021] eKLR, elle a souligné la nécessité pour les tribunaux de considérer la violence fondée sur le genre à l’égard des femmes comme une circonstance atténuante lors de la détermination de la peine.
Face à cette urgence, la Coalition mondiale, à travers son projet Genre, continuera à mener un plaidoyer actif afin de rendre visibe la réalité des femmes confrontées à la peine de mort.