Pour un monde libéré de l’ombre des potences

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Publié par Coalition mondiale contre la peine de mort, le 14 avril 2025

Le 8 avril 2025, Amnesty International a publié son rapport annuel sur la situation de la peine de mort dans le monde. Le suivi d’Amnesty International montre qu’avec une mobilisation continue, ce n’est qu’une question de temps avant que la peine de mort ne soit entièrement abolie à l’échelle mondiale.

Tendance mondiale vers l’abolition en 2024

Les faits relevés en 2024 ont confirmé que le recours à la peine de mort concerne une minorité croissante. Pour la deuxième année consécutive, Amnesty International a enregistré des exécutions dans le nombre le plus bas de pays jamais enregistré – soit 15.

Le 31 décembre, le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa a promulgué une loi abolissant la peine capitale pour les crimes de droit commun. Le même mois, la Zambie, qui a totalement abrogé la peine de mort en 2023, a rendu l’abolition irréversible en adhérant au Deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort.

Avec l’adoption par la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples de sa cinquième résolution appelant à un moratoire sur les exécutions, ces avancées ont montré que l’Afrique demeurait le phare de l’espoir en matière d’abolition de la peine capitale.

Les progrès réalisés dans d’autres pays ont également montré qu’avec la poursuite du plaidoyer, ce n’est qu’une question de temps avant que la peine de mort ne soit entièrement abolie à l’échelle mondiale. L’abolition en Malaisie en 2023 de la peine de mort automatique et le processus ultérieur de révision des peines ont entraîné une réduction de plus d’un millier du nombre de personnes risquant d’être exécutées. 

Le président américain sortant Joe Biden a commué les condamnations à mort de 37 des 40 condamnés à mort fédéraux, et Roy Cooper, alors gouverneur de la Caroline du Nord, a commué 15 condamnations à mort à la fin de l’année, entre autres réductions notables.

En décembre, pour la première fois, plus des deux tiers de l’ensemble des États membres des Nations unies ont voté en faveur de la 10e résolution de l’Assemblée générale préconisant l’instauration d’un moratoire sur le recours à la peine de mort. Le soutien apporté à cette résolution a continué d’augmenter depuis l’adoption de la première de ces résolutions en 2007, ce qui montre que les États se dirigent progressivement vers un rejet de la peine de mort en tant que châtiment légal au titre du droit international relatif aux droits humains

Par ailleurs, le monde a pu constater le pouvoir de la mobilisation. Hakamada Iwao, qui avait passé près de cinq décennies dans le quartier des condamnés à mort au Japon, a été acquitté en septembre 2024. 

« Lorsque des personnes donnent la priorité à la mobilisation pour l’abolition de la peine de mort, cela fonctionne vraiment », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International. « En dépit de la minorité de dirigeant·e·s déterminés à instrumentaliser la peine capitale, le vent est en train de tourner. Ce n’est qu’une question de temps avant que le monde soit libéré de l’ombre des potences. »

1 518 exécutions recensées en 2024, 91% dans trois pays : l’Arabie saoudite, l’Irak et l’Iran

Les totaux relevés ne comprennent pas les milliers de personnes qui ont vraisemblablement été exécutées en Chine, qui est restée le pays au monde ayant procédé au plus grand nombre d’exécutions, ainsi qu’en Corée du Nord et au Viêt-Nam, deux pays qui ont probablement continué d’exécuter à un rythme soutenu, mais où l’accès à l’information est restreint.

En 2024, la peine de mort a continué d’être utilisée par plusieurs gouvernements pour exercer un contrôle sur la population et étouffer la dissidence, ciblant en particulier les défenseur·e·s des droits humains, les manifestant·e·s, les dissident·e·s et les opposant·e·s politiques, et touchant de manière disproportionnée les personnes appartenant à des minorités ethniques ou religieuses et issues de milieux socio-économiques défavorisés. Plus de 40 % des exécutions recensées en 2024 ont eu lieu illégalement, pour des infractions liées aux stupéfiants.

Documents joints

Document(s)

Condamnations à mort et exécutions 2024

Publié par Amnesty International, le 8 avril 2025


2025

Rapport d'ONG

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Maladie mentale

Moratoire

Terrorisme

Traitements et peines cruels, inhumains et dégradants

arenesfa
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Les informations recueillies par Amnesty International sur le recours à la peine de mort dans le monde en 2024 font état de 1 518 exécutions recensées au cours de l’année, ce qui représente une hausse de 32 % par rapport aux 1 153 exécutions enregistrées en 2023. Pour la deuxième année consécutive, les pays procédant à des exécutions ont atteint le chiffre le plus bas jamais enregistré.

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