Les ACAT d’Afrique de l’Ouest misent sur l’opinion et le lobbying

Afrique

Publié par Guillaume Colin (FIACAT), le 28 novembre 2012

La FIACAT a organisé avec l’ACAT Sénégal à Dakar, du 12 au 14 novembre, un séminaire de formation sur la peine de mort destiné aux 9 membres de son réseau actifs en Afrique de l’Ouest.
Cette rencontre a été l’occasion pour les participants d’échanger leurs expériences et leurs bonnes pratiques pour abolir la peine de mort dans cette région de l’Afrique.
Deux participants de chacune des neufs ACAT actives en Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Liberia, Mali, Niger, Sénégal et Togo) ont participé au séminaire, qui avait pour objectif d’élaborer des stratégies en faveur :
–    de l’abolition de la peine de mort en Afrique ;
–    de la ratification du deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques;
–    de l’adoption de la résolution appelant à un moratoire universel sur les exécutions qui sera votée en décembre par l’Assemblée général des Nations Unies.

Priorités stratégiques

Les participants ont pu bénéficier de l’expertise du Professeur Carlson Anyangwe, membre du Groupe de travail sur la peine de mort de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) qui a dressé un panorama de la situation de la peine de mort en Afrique et a présenté les travaux de la CADHP sur la peine de mort et les priorités stratégiques de la Commission en faveur de son abolition.
Le coordinateur de l’ACAT Bénin, Pascal Zohoun, a exposé les stratégies mises en place par l’ACAT Bénin pour obtenir l’abolition de la peine de mort et la ratification du deuxième Protocole facultatif se rapportant au PIDCP au Bénin.
Paul Angaman Président de l’ACAT Côte d’Ivoire, a présenté le rôle positif que pouvait avoir la radio dans la promotion des droits de l’homme, en se fondant sur l’expérience de l’émission bimensuelle qu’il présente, « Zokouezo ».
Enfin, Guillaume Colin, membre du secrétariat de la FIACAT, a expliqué aux participants le deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ainsi que les résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies appelant à un moratoire universel sur les exécutions.

Opinion publique

Ces différentes interventions étaient ponctuées par des travaux en groupe
, pendant lesquels les participants ont pu discuter des stratégies à mettre en œuvre au niveau sous-régional et national pour obtenir l’abolition de la peine de mort.
Il ressort de ces échanges l’importance de convaincre l’opinion publique ; les ACAT ont ainsi décidé de travailler avec les leaders coutumiers et religieux, mais également avec les médias pour sensibiliser l’opinion publique en faveur de l’abolition de la peine de mort.
D’autre part, les ACAT ont insisté sur la nécessité de faire du lobbying auprès des autorités publiques de leurs pays afin de les inciter à abolir la peine de mort et ratifier les instruments internationaux pertinents.
Suite à cet atelier de réflexion, qui trouvera écho prochainement lors d’un second séminaire pour les ACAT d’Afrique Centrale, la FIACAT souhaite élaborer un plan d’action avec les ACAT concernées pour favoriser le combat abolitionniste en Afrique.
Le séminaire de Dakar a également été l’occasion pour la FIACAT de rencontrer les autorités sénégalaises pour les inciter à voter en faveur de la résolution appelant à un moratoire universel sur les exécutions qui est actuellement en discussion devant l’Assemblée générale des Nations unies.

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