La Chine rejette une pétition signée par 250,000 personnes
Arrêté à l’entrée du bâtiment, le groupe s’est vu refuser un entretien avec un représentant chinois du fait qu’il s’agit d’une “question politique”.
La pétition, qui appelle à la levée du secret d’Etat sur l’application de la peine de mort et à un moratoire sur les exécutions, a été signée par 256 457 personnes dans le monde.
Dans la matinée, la Coalition mondiale avait tenu une conférence de presse à Hong Kong pour présenter ses revendications et comparer la situation de la peine de mort en Chine aux tendances remarquées dans le reste de l’Asie et du monde.
La peine de mort reste un motif d’inquiétude particulier en Chine, où des milliers de personnes sont condamnées et exécutées chaque année, souvent après des procès hâtifs.
« Ils ont détruit mon avenir »
« Je n’avais qu’un fils, tous mes espoirs reposaient sur lui. Ils ont détruit mon futur (…) Sans mon fils, ma famille ne peut plus avancer », a déclaré la mère d’un innocent condamné à tort et exécuté après des aveux obtenus sous la torture.
Mark Allison, chercheur sur la Chine pour Amnesty International, a rappelé que d’importantes réformes étaient nécessaires pour améliorer le système pénal Chinois et éviter les erreurs judiciaires. Cependant, il a reconnu l’importance d’une réforme récente qui requiert la validation de la Cour suprême du peuple après chaque condamnation à mort. Selon les autorités chinoises, cette évolution a réduit le nombre des exécutions. Allison a regretté que cette affirmation ne puisse être vérifiée en l’absence de chiffres, la peine de mort restant un secret d’Etat.
« Un dialogue poli et transparent »
« Nous demandons à la Chine de rendre la peine de mort transparente », a dit Speedy Rice, un professeur de droit américain, au nom de la Coalition mondiale. « Nous espérons que, dans un dialogue poli et transparent, la Chine restreindra le nombre de crimes passibles de mort, offrira une meilleure protection juridique aux accusés et, en fin de compte, respectera l’engagement pris au conseil des droits de l’Homme des Nations unies selon lequel la Chine mettra fin un jour à l’usage de la peine de mort. »
L’abolition est possible en Chine, comme partout ailleurs dans le monde. Emily Lau, membre de Conseil législatif de Hong Kong, a rappelé que Hong Kong a aboli la peine de mort en 1993 et que la criminalité y a reculé depuis 10 ans.s
« Des changements en Chine auraient un impact important dans le reste du monde et surtout en Asie », a déclaré Maiko Tagusari, une avocate japonaise membre du Réseau asiatique anti-peine de mort (ADPAN). Elle a pris la parole après une conférence de l’ADPAN, au cours de laquelle un mouvement régional en faveur de l’abolition a clairement été identifié.
La conférence de presse s’était ouverte sur un message vidéo de Robert Badinter, sénateur français, ancien ministre de la justice et ancien membre de la Commission éthique du Comité international olympique. Il a souligné que les exécutions qui ont lieu en Chine ou ailleurs dans le monde pendant les Jeux olympiques violent l’intégrité des êtres humains, qui fait partie intégrante de l’esprit olympique.
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Documents en chinois :
– Pétition
– Synthèse des signatures de la pétition
– Arguments et articles