Brainstorming abolitionniste chez les militants d’Afrique centrale et orientale

Afrique

Publié par Thomas Hubert, le 6 mars 2013

Deux organisations membres de la Coalition mondiale, la Fédération internationale de l’action des chrétiens contre la torture (FIACAT) et Foundation for Human Rights Initiative (FHRI), ont tenu des réunions de planning stratégique du 11 au 13 février 2013 en Afrique de l’est.
A Bujumbura, la présidente de la FIACAT Sylvie Bukhari-de Pontual a ouvert la session en remarquant qu’« il devient difficile de justifier la peine de mort car la dignité humaine est inviolable et indivisible, et ne peut être soumise à aucune contingence ni à aucune compromission : elle est universelle ».
Le Séminaire régional, financé par les ministères allemand et luxembourgeois des Affaires étrangères, a regroupé des représentants des sept ACAT d’Afrique centrale et Madagascar (Burundi, Cameroun, Congo, Madagascar, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Tchad).
Il faisait suite à un événement similaire en Afrique de l’ouest l’année dernière.
Les participants à ce séminaire ont bénéficié de l’expertise du professeur Carlson Anyangwe, membre du groupe de travail sur la peine de mort de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP).
Les membres des ACAT de la région sont maintenant formés pour mener des actions de plaidoyer dans leurs pays avec le soutien de la FIACAT afin d’obtenir :
– l’abolition de la peine de mort en Afrique ;
– la ratification du deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques ;
– l’adoption de la résolution appelant à un moratoire universel sur les exécutions qui sera votée en décembre 2014 par l’Assemblée général des Nations Unies.
 
Action judiciaire et émissions de radio
 
Pendant ce temps, à Kampala, 15 militants du Kenya, de Tanzanie, du Rwanda, de la République démocratique du Congo et d’Ouganda étaient rassemblés chez FHRI avec le soutien de Penal Reform International et de l’Union européenne.
Les participants ont partagé leurs expériences des modes de plaidoyer efficaces en faveur de l’abolition dans leurs pays respectifs. « En général, les pratiques suivantes ont bien fonctionné : l’action judiciaire dans des affaires qui mettent en cause l’application de la peine de mort, les campagnes dans les médias notamment les émissions de radio, et le renforcement des capacités locales, » relève FHRI.
Les militants ont retenu six objectifs pour organiser leur action : « travailler en faveur d’une abolition de la peine de mort par la voie législative, obtenir plus de soutiens dans l’appareil judiciaire, mobiliser le public, interpeller les dirigeants politiques sur la question de la peine de mort, promouvoir des alternatives humaines à la peine capitale et nouer des partenariats avec des organisations en accord avec ces objectifs ».
 
Nouvelle publication sur les stratégies et les données dans la région
 
Les participants à la réunion de Kampala font partie de la Coalition d’Afrique centrale et de l’est contre la peine de mort, qui a vu le jour lors de la conférence régionale sur l’abolition de Kinshasa en mars 2012.
Deux autres organisations membres de la Coalition mondiale, Ensemble contre la peine de mort (France) et Culture pour la paix et la justice (RD Congo), ont organisé l’événement et viennent d’en publier les actes. La publication regroupe les discours des ministres, ambassadeurs, universitaires, parlementaires, militants des droits de l’homme et de l’ancien condamné à mort qui se sont exprimés à cette occasion.
Elle comprend aussi des informations par pays sur la situation de la peine de mort et les organisations abolitionnistes locales.

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